Face à la décision des autorités guinéennes de reporter le second tour de l’élection présidentielle qui devait se dérouler le 19 septembre prochain, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi les autorités à « rapidement régler les problèmes techniques et logistiques afin de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élection transparentes et crédibles aussi rapidement que possible ».
faire preuve d’un maximum de retenue
Ban Ki-moon a prévenu « que ceux qui tenteraient de déstabiliser la transition pacifique et ordonnée seraient responsables devant les Guinéens et la communauté internationale », a fait savoir jeudi son porte-parole.
Le 27 juin dernier, une vingtaine de candidats se sont affrontés pour le premier tour des élections, dans un pays qui a été dominé par des régimes militaires et des coups d’Etat depuis qu’il est devenu indépendant en 1958.
Le second tour doit opposer l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui a obtenu 43,69% des suffrages exprimés au premier tour, à l’opposant historique Alpha Condé qui a rassemblé 18,25% des suffrages. Selon la presse, la campagne électorale a été suspendue et les manifestations ont été interdites après des violences entre partisans des deux candidats qui ont fait un mort et 50 blessés durant le week-end.
Le Secrétaire général a également appelé « tous les Guinéens à faire preuve d’un maximum de retenue pendant la campagne électorale et de s’abstenir de tout acte de violence ou d’incitation ».
Le Représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Said Djinnit, est activement engagé avec les autorités nationales et régionales pour assister le pays à terminer le processus électoral dans les délais et de manière pacifique, a conclu le porte-parole de Ban Ki-moon.
L’an dernier, la répression sanglante de l’armée nationale lors d’une manifestation politique à Conakry, avait provoqué la mort de plus de 150 manifestants non armés. De nombreux viols avaient également été signalés. Un gouvernement d’unité nationale a été instauré en janvier dans le cadre d’une transition vers un retour de l’ordre constitutionnel.