Figure montante du Parti socialiste, secrétaire national en charge des services publics dans l’équipe Aubry mais proche de Benoît Hamon, Razzy Hammadi était mercredi soir à Toulouse pour représenter le Parti socialiste au meeting unitaire contre la réforme des retraites. Il est intervenu, notamment, aux côtés de Jean Luc Mélenchon, Cécile Duflot ou Gérard Filoche. Brillant orateur, auteur du livre remarqué « La gauche la plus bête du monde (?) » Razzy Hammady a répondu aux question de Toulouse7.com Au menu : le PS et les retraites, la tactique syndicale et Nicolas Sarkozy.
Toulouse7.com -Un Meeting contre la réforme des retraites alors que les principales dispositions de la réforme ont été votées par l’Assemblée nationale, est ce vraiment utile ?
Razzy Hammadi – On ne peut pas gouverner éternellement contre le peuple. Voilà le sens de cette manifestation, celui de notre mobilisation. Cette réforme est indigne, elle s’attaque à nos concitoyens les plus fragiles, ceux qui ont dû travailler jeunes, ceux qui exercent les métiers les plus pénibles. Elle est d’autant plus injuste que ceux qui ont commencé tôt occupent en général ces métiers difficiles et ont une espérance de vie plus courte. Elle témoigne du manque de courage de ce gouvernement. Où est‐elle cette prétendue « audace », ce «courage» dont se pare la droite ? Le gouvernement sacrifie la majorité des Français, n’envisage aucune contribution du capital au financement des retraites, pour la seule satisfaction des agences de notation. Le combat politique n’est d’ailleurs pas terminé. La bataille à l’assemblée est plus rude que la majorité ne l’envisageait. Nous continuerons également à lutter au Sénat, lors du passage de la loi. Et je ne saurai trop vous rappeler le précédent du CPE. Alors que la réforme était votée, la poursuite de la mobilisation avait permis son abandon.
Toulouse7.com -La journée du 7 septembre a mobilisé des millions de manifestants, ne craignez vous pas un effet de lassitude pour le 23 septembre ?
Razzy Hammadi – Je suis membre de la direction du PS, et non syndicaliste. Nous nous battons à leurs côtés, ce choix leur appartient, nous le soutenons car il est justifié. A nous de jouer notre rôle, qui est de proposer et défendre une alternative à la politique gouvernementale. Elus et militants doivent expliquer nos propositions. Les parlementaires socialistes font d’ailleurs un travail extraordinaire, et témoigne de beaucoup de courage face aux attaques et manoeuvres du gouvernement.
Toulouse7.com ‐Les syndicats doivent ils envisager une gradation dans leur riposte ? Par exemple bloquer le pays ou appeler à des grèves générales ?
Razzy Hammadi– Il faut respecter le calendrier, et viendra le moment où d’autres formes de mobilisation seront à envisager. Mais pour le moment, une date a été arrêtée. Nous verrons après le 23 septembre. Ce mouvement doit continuer à vivre, continuer à croître pour obtenir le retrait du texte. Le Parti Socialiste, pour sa part, n’abandonnera pas. Nous ne pouvons nous contenter d’attendre 2012 pour un sujet de cette importance
Toulouse7.com ‐ Pourriez vous présenter le contre projet du Parti socialiste sur les retraites ?
Razzy Hammadi – Deux qualificatifs résument nos contre-‐propositions : justice et liberté. Justice, car notre projet se fonde sur un véritable partage des richesses, en mettant à contribution tous les revenus, au premier rang desquels ceux du capital. Justice, cela veut également dire maintenir l’âge légal de départ à 60 ans ; La loi est faite pour protéger les plus précaires d’entre nous. Il n’est que
justice de permettre à ceux qui ont travaillés tôt, à ceux qui ont été usés par leur travail, de partir à cet âge. Cela suppose enfin la prise en compte de la pénibilité – engagement non tenu de la réforme Fillon de 2003.
Nous envisageons au contraire des mécanismes de cotisation qui permettrait aux travailleurs exerçant dans des conditions difficiles de partir
plus tôt.
Liberté, car si nous souhaitons maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, nous souhaitons offrir à tous la possibilité de choisir le
moment où ils souhaitent mettre fin à leur carrière.
Nous permettrons à tous de maîtriser leur vie, dans un cadre solidaire et protecteur.