Il y a bien sûr les déclarations officielles des membres de la majorité qui font bloc. Celles du Premier ministre François Fillon et du Président de la République qui, à plusieurs reprises, ont renouvelé leur soutien à Eric Woerth, ministre des affaires sociales et trésorier de l’UMP, puis il y a les faits. Par petite touches, l’UMP et la droite semblent préparer l’opinion à un lachage en règle de celui que les socialistes soupçonnent de prise illégale d’intérêt dans l’affaire Bettancourt.
LES PETITES PHRASES DE LAGARDE ET JUPPE
Dans le concert de soutiens, deux voix ont donné une tonalité discordante. Alain Juppé, maire de Bordeaux, et candidat à l’investiture UMP « au cas où » a tiré le premier lundi avec une petite phrase « Il est certain que la situation qui l’amène à cumuler son poste de ministre et celui de trésorier de l’UMP peut créer des difficultés, je pense qu’il devrait clarifier les choses sur ce plan-là ». Autre ténor de la majorité et surtout ministre de l’économie, Christine Lagarde a elle déclaré mardi « on aurait tout intérêt à clarifier ce qui constitue un conflit d’intérêts ». Fermez le ban.
LE FIGARO SAVONNE LA PLANCHE
Acte 2 Une vidéo circule depuis mercredi sur le site internet du journal Lefigaro. Réputé proche du pouvoir et prompt à laisser le compte rendu de certaines affaires gênantes pour Nicolas Sarkozy à la fin ou au milieu du scroll de son site internet, la rédaction du Figaro a lâché une bombe en interviewant deux journalistes étrangers. Un anglais du Financial Times et un italien, qui l’assurent tous deux : dans leur pays, Eric Woerth aurait sauté depuis bien longtemps. Voir ci dessous
LA SAISINE D’ENQUÊTEURS
3e acte mercredi en fin de journée et oeuvre de celui qui, sur les bancs de l’Assemblée Nationale est assis à côté de Weorth : François Baroin, ministre du budget et à ce titre successeur d’un certain … Eric Woerth. Le nouveau locataire de Bercy François Baroin l’a annoncé sur le plateau du journal de 20h mercredi sur France 2 : l’Inspection générale des finances (IGF) va être saisie pour faire la lumière sur les différents dysfonctionnement du fisc dans l’affaire Bettencourt
L’ANNONCE D’UN REMANIEMENT
Nicolas Sarkozy est intervenu personnellement. Et alors qu’il recevait certains parlementaires de la majorité le Chef de l’Etat a annoncé un remaniement ministériel pour la rentrée et lancé une phrase sibylline qui a savamment fuité sur le site du figaro « Éric est l’honnêteté faite homme et je l’apprécie beaucoup. On se fait donner des leçons de morale par des parangons de vertu. Si je dis à Éric “tu dois partir”, ça voudra dire qu’il y a quelque chose ».