Le gouvernement et Nicolas Sarkozy ne pourront pas ignorer la mobilisation massive du jeudi 24 juin. Dans toute la France, les manifestations intersyndicales pour protester contre le projet de réformes des retraites ont mobilisé beaucoup plus de français que lors des précédentes sorties. 2 millions selon les organisateurs, moins d’ 1 million selon la police, mais au delà de cette querelle force est de constater que les cortèges étaient partout massif et que les slogans se sont quelque peu radicalisés. Avec à la clé, des milliers d’arrêts de travail dans les entreprises du privé et dans les services publics.
Ce 24 juin restera comme la journée d’action syndicale interprofessionnelle la plus forte de l’année 2010. Une action collective largement soutenue par la population à en croire les sondages successifs sur le sujet.
Dès lors, le chef de l’Etat qui a modifié son agenda pour recevoir quelques footballeurs millionnaires grévistes de l’entraînement entendra t il le message de la masse comme le soulignait hier le secrétaire de la CGT Bernard Thibault ?
« Le gouvernement doit entendre les revendications syndicales, les aspirations à plus de justice sociale. A l’évidence, c’est un conflit de plus grande ampleur qui se dessine si le gouvernement persiste dans ses intentions » annonce d’emblée la centrale syndicale dans un communiqué publié à la suite de la journée de mobilisation.
La CGT, la CFDT, UNSA et SUD -mais probablement FO aussi- exigent désormais « que l’actuel projet de loi portant réforme des retraites ne doit pas être soumis à l’examen du Conseil des Ministres du 13 juillet ». Pour la CGT, qui prépare déjà d’autres formes de mobilisation pour la rentrée, « cette revendication doit être portée sur chaque lieu de travail ».
Enfin, les syndicats, renforcés par la mobilisation exigent « l’ouverture d’un vrai cycle de négociations avec les syndicats de salariés afin d’arrêter les dispositions de nature à pérenniser le système et le niveau des retraites ».
Le pré projet de réforme présenté par le ministre Eric Woerth préconise notamment une hausse de la durée de cotisation, un accroissement de certaines taxes et une définition de la pénibilité « au cas par cas ».