Il ne doit pas y avoir d’interdiction générale de porter la burqa et le niqab, ou d’autres tenues religieuses, a déclaré l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) – bien que des restrictions légales puissent être justifiées « pour des raisons de sécurité ou lorsque les fonctions publiques ou professionnelles d’une personne lui imposent de faire preuve de neutralité religieuse, ou de montrer son visage».
Dans une résolution adoptée aujourd’hui à l’unanimité, l’Assemblée – qui regroupe des parlementaires issus des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe – a noté que le port d’un voile par les femmes est souvent perçu comme «un symbole de soumission des femmes aux hommes». Cependant, une interdiction générale dénierait aux femmes «qui le souhaitent librement» leur droit de se couvrir le visage, ont ajouté les parlementaires.
Mais elle a ajouté : « Aucune femme ne devrait être contrainte de porter une tenue religieuse par sa communauté ou sa famille. Tout acte d’oppression, de séquestration ou de violence constitue un crime qui doit être puni par la loi ». Les gouvernements européens devraient également chercher à sensibiliser les femmes musulmanes à leurs droits, de même que leurs familles et leurs communautés, et à les encourager à participer à la vie publique et professionnelle.
L’Assemblée, qui approuvait un rapport sur l’islam, l’islamisme et l’islamophobie en Europe, élaboré par Mogens Jensen (Danemark, SOC), a aussi invité la Suisse à abroger dès que possible son interdiction générale de la construction de minarets, ce que l’APCE considère comme discriminatoire.