Au cours d’une réunion de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui s’est tenue au Caire, lundi, le Commissaire général de l’agence, Filippo Grandi, a appelé la communauté internationale à combler le déficit de 103 millions de dollars dans son budget.
professeurs, médecins, employés sanitaires, travailleurs humanitaires
Filippo Grandi tire la sonnette d’alarme, « sans donations plus généreuses, l’UNRWA va continuer de voir les capacités de payement de ses employés actuels -professeurs, médecins, employés sanitaires, travailleurs humanitaires et autres -baisser».
« Je vous mets en garde, le manque de fonds va aussi sévèrement compromettre la capacité de l’agence à poursuivre certaines des activités importantes qu’elle mène aujourd’hui, comme sa participation à la reconstruction de Gaza, si le blocus est levé », a encore ajouté le Commissaire général de l’UNRWA. Pour lui, même si les écoles et les centres de santé sont reconstruits grâce à des contributions individuelles directes, « l’UNRWA ne disposera pas des fonds nécessaires pour les gérer, ainsi que pour entraîner et payer leur personnel ».
le dépistage des cancers du sein suspendu
Reconnaissant ensuite les difficultés posées aux Etats par la crise financière internationale, Filippo Grandi a rappelé les efforts faits par son agence pour réduire les coûts de ses opérations et faire des économies. Il a indiqué que certaines activités avaient déjà été suspendues, faute d’argent, comme par exemple la prise en charge des traitements hospitaliers des réfugiés, même les plus essentiels, comme les scanners pour le dépistage des cancers du sein, les psychothérapies ou les traitements psychiatriques.
« Rien qu’à Gaza, les écoles déjà surpeuplées de l’UNRWA n’ont pas de place pour accueillir 40.000 enfants de nouveaux réfugiés », a-t-il poursuivi, expliquant ensuite que son agence avait là encore suspendu ses programmes destinés aux enfants en difficultés ou handicapés, faute de fonds suffisants.
« Nous réduisons notre aide aux réfugiés les plus touchés par la pauvreté et la marginalisation sociale. Nous avons annulé les dépenses de maintenance et d’entretien des locaux de l’UNRWA, ce qui affecte sérieusement la sécurité et la qualité des services offerts », a-t-il encore indiqué.
Filippo Grandi a ensuite insisté sur les efforts de l’agence qui continue d’avoir « une gestion financière rigoureuse et prudente, intégrant une application complète des mécanismes de comptabilité ».
Pour conclure, le chef de l’UNRWA a estimé que la situation financière de l’agence était « grave », mais que la communauté internationale avait le pouvoir de résoudre. « Si c’est une crise – et il n’y a pas de doute qu’il s’agit bien d’une crise- nous devons y faire face et agir ensemble pour y trouver une solution, en mettant en commun nos forces et relever franchement le défi qui se présente aujourd’hui et se présentera demain ».