Nous l’avions écrit, beaucoup le pensaient, les dernières sorties gouvernementales sur l’équipe de France de football, ressemblaient fortement à un plan de communication destiné à brouiller les manifestations et les affaires. Et de fait : les médias télévisés ont largement parlé de l’arrivée de l’équipe de France de Football à Paris et de la visite de Thierry Henry à Nicolas Sarkozy. Les manifestations contre la réforme des retraites ou les affaires ont été pratiquement reléguées dans les brèves !
C’était sans compter le puissant syndicat des joueurs professionnels l’UNFP -Union nationale des footballeurs professionnels-qui dans un communiqué publié ce jour et particulièrement acide, a décidé de faire sa fête au gouvernement et aux politiques.
Intitulé « qui se moque de qui » le communiqué dit explicitement « les politiques dépassent allègrement les bornes dans le plus bel élan de populisme exacerbé ». Une première en France mais une première dans un contexte très particulier que chacun connait. Insultes, grève des joueurs, grande faiblesse sportive et élimination.
Si Nicolas Sarkozy n’est pas nommément cité, son ombre plane clairement sur ce texte. « Mais les bornes ont largement été dépassées, ces dernières heures, par ceux-là même qui prétendent pouvoir mettre de l’ordre dans la maison du football français, et qui ont oublié qu’il faut, en toute chose – et plus encore lorsque l’on occupe les plus hautes fonctions de l’Etat – savoir raison garder » écrivent ainsi les représentant du syndicat.
Roselyne Bachelot est elle directement visée. Voici les reproches portés à la ministre qui avait quelque peu exagéré le risque de grippe A : « Car ce sont les mêmes joueurs, il nous semble, qui dimanche avaient « les larmes aux yeux » en écoutant Madame Roselyne Bachelot, et qui, désormais, sont des « caïds immatures » et des « gamins apeurés ». Car c’est le même président de la Fédération Française de Football qu’on embrassait comme du bon pain devant les caméras, voilà quelques semaines en Suisse pour avoir décroché l’Euro 2016, et qui aujourd’hui, à plus de 62 ans certes, est bon pour la retraite, coupable de tout. Et même de pire encore ». ; « Voilà, d’un coup, le ministère des Sports qui s’intéressent aux sportifs professionnels, quand, pourtant dûment présentées par les représentants des différents sports professionnels justement, les demandes de rendez-vous sur des sujets autrement plus importants (et sur lesquels les politiques sont fondés à intervenir après avoir entendu toutes les parties concernées), restent lettre morte depuis bientôt deux ans. Voilà que l’on demande des états généraux du football comme si le sujet, dans une France qui souffre et s’enfonce dans la crise, était vital pour l’avenir de notre pays. Voilà que l’on réclame une commission d’enquête parlementaire, et pourquoi pas un tribunal d’exception, le recours à la guillotine ou, à tout le moins, au karcher ? »
Fermez le ban !