La Mauritanie a démontré qu’enrayer l’avancée des dunes de sable est possible, a conclu l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui publie jeudi un manuel d’endiguement de l’ensablement à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification.
l’insécurité alimentaire
Les dunes de sable ensevelissent les villages, les routes, les cours d’eau, les oasis, les cultures, les canaux d’irrigation et les barrages, déplore la FAO. Cette avancée du sable a des conséquences considérables sur l’agriculture et sur l’insécurité alimentaire des populations qui voient leurs moyens de subsistances détruits.
La nouvelle publication de la FAO intitulée, ‘Lutte contre l’ensablement – l’exemple de la Mauritanie’, prône la participation des populations locales comme principale solution.
Par exemple, en plantant certaines espèces de plantes et d’arbres, les habitants peuvent enrayer l’avancée des dunes. La FAO a fixé 857 hectares de terres menacées aux abords de la capitale, Nouakchott, et dans les zones côtières du sud, grâce à 400.000 plants produits en pépinières.
« La lutte contre la désertification est un combat mené sur deux fronts », a souligné une experte forestière de la FAO pour les zones arides, Nora Berrahmouni. « Le premier consiste à prévenir la désertification par une gestion durable des forêts, des parcours et des ressources naturelles. Le second est la réparation des dégâts occasionnés aux forêts et aux oasis, d’une part en enrayant le phénomène d’ensablement sur les sols dégradés, puis en replantant », a-t-elle précisé.
Cette « ceinture verte » mise en place aux abords de Nouakchott va être étendue à tout le Sahel, indique la FAO qui souhaite implanter une « grande muraille verte du Sahara et du Sahel ». Cette initiative a pour but de remédier aux impacts de l’aridité, de la faible productivité des terres, de la désertification et du changement climatique, tout en assurant des moyens d’existence durables aux communautés vivant sur les terres arides du Sahara et du Sahel, précise l’agence onusienne.
la ‘Grande muraille verte’ dans cinq pays: Djibouti, Ethiopie, Mali, Niger et Tchad
Le projet prévoit la gestion durable et la restauration des terres boisées dégradées, la fixation des dunes et l’aménagement des oasis à l’échelle de plusieurs pays du Sahara et du Sahel et de la côte atlantique à l’Océan indien.
En collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la FAO vient de lancer un projet de 460.000 dollars pour le démarrage de l’initiative de la ‘Grande muraille verte’ dans cinq pays: Djibouti, Ethiopie, Mali, Niger et Tchad. L’Union européenne contribue également à hauteur de 1,4 million d’euros pour la mise en oeuvre de l’initiative dans 8 autres pays.
Les leçons tirées de ce projet serviront notamment à la mise en place d’un nouveau Programme interrégional de lutte contre la pauvreté et la désertification, lancé par la FAO en juin 2010 en Mauritanie, au Maroc et en Equateur.