Le débat avait enflammé le conseil municipal. L’opposition de droite avait demandé la multiplication de caméras de surveillance dans les rues de Toulouse. Le maire socialiste de Toulouse Pierre Cohen a donc décidé d’écouter experts et spécialistes avant d’installer ou non de nouvelles caméras dans les rues de Toulouse. Une question hautement politique qui divise en France comme en Grande Bretagne.
Le 24 juin, les élus de la Ville de Toulouse auditionneront donc un pool de 10 experts européens sur la vidéosurveillance. Pendant une journée, sociologues, universitaires, représentants de la sécurité urbaine, associations des droits de l’homme exposeront leur expérience sur le sujet.
Entre autres invités, Alex Turk, président de la Cnil, Michel Marcus, délégué général du Fesu, Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, ainsi que des représentants de grandes villes européennes comme Gian Guido Nobili, sociologue, directeur de recherche et expert auprès de la ville de Bologne, Andrew Bayes, inspecteur de police à Londres et adjoint au directeur de la Metropolitan Police, Maïté Casado Cadarso, responsable de la commission régionale de vidéosurveillance de Catalogne et adjointe au directeur de la sécurité de la région de Catalogne ou encore Thomas Kober, directeur de la police de Mannheim.
Ils aborderont différents aspects de la vidéosurveillance (juridiques, éthiques, fonctionnels, financiers, technologiques, …) et présenteront les premiers résultats observés dans d’autres villes, à une délégation d’élus de la Ville de Toulouse, issus de la majorité et de l’opposition.
Des représentants des habitants pourront assister à cette journée d’audition. Elle sera également accessible à tous en direct sur le site de la Ville de Toulouse www.toulouse.fr.
Alors que d’autres villes françaises ont choisi de rédiger des chartes éthiques ou d’organiser des enquêtes publiques, Pierre Cohen a souhaité entendre l’avis des experts et le partager avec les habitants. » Cette audition, inédite dans une grande ville française, permettra de poser clairement, sereinement et sans parti pris les enjeux liés à la vidéosurveillance, d’observer les solutions mises en œuvre dans d’autres métropoles, les résultats observés et les questions éthiques soulevées. Elle permettra de clarifier le débat, au-delà de toute position dogmatique, d’informer les habitants et d’éclairer les élus sur les solutions qui pourraient être mises en œuvre à Toulouse. » estime Pierre Cohen.
Cette journée du 24 juin fera l’objet d’un rapport qui sera présenté aux membres du CLSPD (contrat local de la sécurité et de la prévention de la délinquance). La mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance sur Toulouse sera ensuite débattue en septembre en conseil municipal.
Pour mémoire le sujet a déjà été abordé en Conseil municipal entre un certain Jean Luc Moudenc alors maire de Toulouse et son opposant et farouche opposant également à la vidéosurveillance, le socialiste Jean Jacques Mirassou.