L’ensemble du processus de paix au Népal se trouve à une étape critique de son déroulement en raison de désaccords entre les parties concernées, estime le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié mercredi.
quatrième jour de grève
« Des désaccords sur l’intégration et la réadaptation, des aspects clefs d’une nouvelle constitution et le partage du pouvoir, auxquels s’ajoutent, semble-t-il, une méfiance mutuelle, un manque de volonté politique et la faiblesse des mécanismes d’application d’accords antérieurs sont au coeur de cette impasse », écrit M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité qui devait l’examiner lors d’une séance mercredi au siège des Nations Unies à New York.
« Seuls le respect des engagements pris et un règlement politique négocié constitueraient à terme un résultat satisfaisant pour le pays, et j’exhorte les responsables des partis politiques à redoubler d’efforts dans ce sens », ajoute-t-il.
En janvier, le gouvernement népalais a demandé que le mandat de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) soit prorogé compte tenu du rôle important qu’elle joue dans le soutien et la facilitation du processus de paix. Le gouvernement a souligné que les activités du Comité spécial concernant l’intégration et la réinsertion des ex-combattants maoïstes seraient terminées avant le 28 mai, date limite prévue pour l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. C’est pour cette raison qu’une demande de prorogation du mandat de la MINUNEP jusqu’au 15 mai 2010 a été présentée, et que le Conseil de sécurité l’a approuvée.
Nombre d’observateurs ont jugé que la date limite était trop ambitieuse. D’importants aspects critiques du plan d’action relatif à l’intégration et à la réadaptation n’avaient alors pas fait l’objet d’un accord, ce qui demeure largement le cas aujourd’hui. Parmi les points de désaccord qui subsistent figurent notamment le nombre de membres de l’armée maoïste à intégrer aux forces de sécurité, en particulier à l’armée népalaise, les modalités d’intégration et les possibilités qui s’offrent à ceux qui vont être démobilisés et rendus à la vie civile. D;âpres négociations se poursuivent sur ces questions, ainsi que sur des aspects constitutionnels clefs et le partage du pouvoir, note le rapport.
Tout au long de l’année 2009, la MINUNEP a encouragé les parties à envisager des mesures qui offriraient à la Mission une stratégie de sortie et à assortir toute demande de prorogation d’un calendrier réaliste et comportant des échéances nettement établies de façon à pouvoir déterminer les progrès réalisés.
l’opposition maoïste bloquaient mercredi les routes menant au principal bâtiment gouvernemental
« Je compte toujours voir la MINUNEP mener à bien sa tâche dans les meilleurs délais. Il est regrettable qu’il n’ait pas été possible de consigner dans le présent rapport la position officielle du gouvernement népalais et des parties au sujet de la prorogation éventuelle du mandat de la MINUNEP, vu qu’aucune communication officielle n’avait été reçue à ce propos au moment de sa rédaction », souligne M. Ban.
« Si le gouvernement népalais, en consultation avec les parties, devait demander une prorogation du mandat de la MINUNEP, je recommanderais au Conseil de sécurité de répondre favorablement à cette demande », ajoute-t-il.
Le Secrétaire général lance un appel au gouvernement et aux parties pour qu’ils surmontent sans tarder les obstacles politiques qui subsistent et prennent des mesures concrètes en vue de tenir les engagements qu’ils ont pris en les assortissant de critères et d’un calendrier précis.
Selon la presse, les partisans de l’opposition maoïste bloquaient mercredi les routes menant au principal bâtiment gouvernemental au quatrième jour de leur grève. Ils réclament la démission du Premier ministre, qui refuse de céder à la pression. Cette grève intervient alors que l’Assemblée constituante du Népal a été élue pour élaborer une nouvelle constitution d’ici le 28 mai.