Trois matches, trois victoires, contrairement à ses rivaux bordelais ou lyonnais, Marseille a parfaitement négocié les trois dernières journées de L1, écartant successivement au Vélodrome Lens (1-0), Sochaux (3-0) et Nice ce dimanche (4-1) en clôture de la 32e journée. Avant leur dernier match en retard mercredi à Sochaux, les Phocéens restent du coup leaders avec deux points d’avance sur Auxerre, le titre est plus que jamais d’actualité sur le Vieux Port…
Neuf points, huit buts marqués, un seul encaissé, Marseille a parfaitement négocié sa semaine au Vélodrome, avec à la clé trois victoires qui confirment ce que nombreux pensaient depuis un certain temps, à savoir que l’OM est aujourd’hui le grand favori pour succéder à Bordeaux au palmarès de la Ligue 1. Certes, il reste six journées à disputer (sept pour l’équipe de Didier Deschamps, huit pour Bordeaux), mais au regard de la crise de confiance et de résultats traversée par Bordeaux, du potentiel a priori moindre d’Auxerre et de Montpellier, et du calendrier d’un Olympique Lyonnais qui va sans doute lâcher beaucoup d’influx en demi-finale de la Ligue des champions, il n’est aujourd’hui pas usurpé de dire que jamais, l’OM n’a été aussi près d’un titre derrière lequel il court depuis maintenant 18 ans.
En homme d’expérience, Didier Deschamps saura sans doute trouver les mots pour prévenir ses joueurs de tout excès d’enthousiasme, il leur demandera également d’enfoncer le clou mercredi à Sochaux, un déplacement sans doute décisif dans le parcours des Phocéens qui, en cas de succès, mettraient leur dauphin auxerrois à cinq longueurs. Bref, tous va pour le mieux pour les Marseillais qui ont su profiter des résultats de cette 32e journée (parmi leurs rivaux dans la course au titre, seul l’AJA a gagné) pour faire un pas de plus vers leur objectif ultime. Le tout sans puiser dans leurs ressources contre une équipe niçoise qui ne fait rarement d’étincelles au Vélodrome, elle qui, au cours des trente dernières années, y a désormais perdu 15 de ses 16 matches de Championnat (une seule victoire, 2-0, le 29 août 2007).
Lucho à la baguette
Si les Aiglons, qui n’avaient pas connu la défaite (trois victoires, un nul, aucun but encaissé) depuis la prise de fonctions d’Eric Roy, un ancien de l’OM, se montrent dans un premier temps à la hauteur, inquiétant Mandanda par Ben Saada (reprise de volée dans le petit filet, 10e) et surtout Bagayoko (frappe un poil trop croisée, 28e), la concrétisation n’est pas au rendez-vous, ce qui, dans ce genre de match à l’extérieur face à un adversaire a priori supérieur, se paie toujours à un moment ou à un autre. Ça se confirme d’ailleurs en fin de première mi-temps, puisque l’OM, après des premières occasions signées Valbuena (2e) et Koné (21e), annihilées par un bon Ospinna, finit par trouver l’ouverture: dans l’axe, Lucho sert Koné qui profite d’une erreur d’appréciation d’Apam pour aller tromper le portier colombien d’un intérieur du pied (1-0, 42e).
Le plus dur est fait pour les locaux qui ont la bonne idée de se mettre rapidement à l’abri au retour des vestiaires, avec un corner de Lucho pour la tête victorieuse au deuxième poteau de Mbia (2-0, 52e). La partie est pliée, mais Marseille semble décidé à soigner un goal-average qui pourrait avoir son importance au moment du décompte final, ajoutant un troisième but au terme d’un beau mouvement collectif: Lucho trouve dans l’axe un Niang tout juste entré en jeu à la place de Koné, blessé au genou, la remise sans contrôle du Sénégalais trouve Valbuena qui n’a plus qu’à tromper Ospinna d’un extérieur du droit (3-0, 70e). Vous en redemandez ? Corner de Lucho côté droit, tête piquée de Diawara, plus haut que des Niçois amorphes, et Marseille mène 4-0 (74e) ! La coupe est pleine pour une équipe azuréenne qui parvient toutefois à sauver l’honneur dans le temps additionnel par Fae, mais s’est sans doute vue trop belle au moment de débarquer au Vélodrome, elle a payé pour voir que cet OM-là semble bien armé pour aller au bout de son rêve…
Juliane Damon-Scowcroft