Quelques jours avant l’examen du dossier « Molex » par la justice, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne, Kader Arif, député européen et Jean-Claude Boudet, maire de Villemur sur Tarn, ont écrit conjointement à François Fillon, premier ministre.
Ils se disent « choqués », tout comme les salariés, de l’accord donné par Eric Woerth, ministre du Travail, le 24 mars dernier, pour le licenciement des 23 salariés de l’usine Molex de Villemur-Sur-Tarn.
« En effet, en octobre 2009, l’Inspection du Travail s’est prononcée contre l’autorisation de ces licenciements pour motif économique. Dans son rapport, celle-ci soulignait que Molex n’avait jamais apporté de justification économique à la fermeture de l’usine, n’avait pas respecté les règles d’information et de consultation du personnel, ni proposé de reclassement aux salariés.
Le tribunal correctionnel de Toulouse doit d’ailleurs examiner le 6 avril prochain une plainte du comité d’entreprise (CE) contre la direction de Molex pour entrave à son fonctionnement, sur la base d’une enquête de la police judiciaire mettant en lumière que la fermeture du site était décidée depuis 2007, qu’elle avait été dissimulée au CE et donc aux salariés, et qu’elle ne reposait pas sur des considérations économiques », expliquent les élus.
Les élus constatent que« le gouvernement, fait rare, désavoue les conclusions de son administration en estimant désormais que le motif économique est avéré, et que les salariés protégés peuvent donc en toute simplicité être licenciés ». Ils pointent également du doigt le fait que l’annonce contredit les déclarations précédentes du président de la République, de Christian Estrosi, qui avait qualifié l’équipe dirigeante de Molex de « patrons voyous ».
« La Décision du Ministère du Travail intervient donc de façon inattendue et précipitée, un mois et demi avant la date requise. Elle se situe étonnamment moins d’une semaine après les élections régionales, et à 12 jours de la prise de décision du tribunal correctionnel visant la plainte des salariés contre leur direction.
Nous prenons donc acte que le gouvernement s’est rangé du côté de la direction américaine de Molex, et non de ses salariés frappés par le chômage », concluent les élus qui rappellent ailleurs que le comité de suivi stratégique présidé par Christian Estrosi n’a, toujours pas été réuni depuis l’automne 2009, malgré leurs relances répétées.