La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a exhorté mardi le gouvernement égyptien de faire immédiatement stopper l’utilisation de « force létale » contre des migrants non armés qui tentent d’entrer en Israël par le désert du Sinaï.
« Je ne connais aucun autre pays où tant de migrants non armés et de demandeurs d’asile ont été délibérément tués de cette façon par des forces gouvernementales », a déclaré Mme Pillay.
Depuis deux ans et demi, 60 migrants ont été tués à la frontière égypto-israélienne, dont 9 morts depuis le début de l’année, sans compter les nombreux blessés et disparus qui ont été recensés.
« C’est une situation déplorable, et le nombre de victimes suppose qu’au moins quelques officiers des forces de sécurités égyptiennes ont opéré une politique du ‘tire pour tuer’;. Sinon il n’y aurait pas autant de morts. Ces 60 morts peuvent difficilement être considérés comme des accidents », a-t-elle ajouté.
La grande majorité des migrants décédés viennent d’Afrique sub-saharienne, en particulier d’Erythrée, du Soudan et d’Ethiopie. Ils sont morts pour la plupart pendant l’été 2007, lorsqu’Israël a durci le contrôle des populations à la frontière du Sinaï.
« Le fait que les tirs se sont interrompus pendant six mois puis ont repris, suppose que les meurtres suivent un cycle qui ne s’apparente pas au hasard », a dénoncé Mme Pillay.
Elle a exhorté le gouvernement égyptien à diligenter une investigation indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de ces tueries. Le fait que la frontière soit une zone militarisée ne justifie pas l’utilisation de force létale à l’encontre de personnes non armées, a-t-elle rappelé.