Malgré les progrès réalisés, l’ampleur du travail des enfants en Equateur reste préoccupante et demeure un obstacle au développement, a souligné mardi la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage, Gulnara Shahinian, après une visite dans le pays.
les réfugiés et les demandeurs d’asile venus de Colombie
« La servitude domestique et la servitude pour dette sont des défis qui restent à surmonter », a-t-elle dit, saluant néanmoins l’engagement sincère du gouvernement équatorien à éliminer le travail des enfants.
« Je trouve très encourageant le nombre d’initiatives exemplaires prises par le gouvernement d’Equateur, les agences de l’ONU, le secteur privé, les organisations non-gouvernementales et d’autres parties prenantes pour éradiquer les pires formes du travail des enfants », a-t-elle déclaré, « mais je regrette profondément que ces programmes n’aient pas encore atteint une couverture universelle et ne soient pas accessibles à tous ».
L’experte indépendante a aussi évalué, lors de cette mission, les questions de l’exploitation au travail, des traitements inhumains et dégradants et de la discrimination.
Ces situations, qui s’apparentent à des formes contemporaines d’esclavage, touchent particulièrement les réfugiés et les demandeurs d’asile venus de Colombie, ainsi que certains pans de la population équatorienne, comme les afro-équatoriens, les Montubios et les autochtones.
« Je suis très préoccupée par les terribles conditions de vie des réfugiés et des demandeurs d’asile et souhaiterait rappeler que le gouvernement est responsable de leur protection et de la restauration de leurs droits », a déclaré Gulnara Shahinian.
« Des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger et restaurer les droits de ces personnes et créer un environnement favorable à l’élimination de l’exploitation et de l’esclavage dans ces zones », a-t-elle dit.
« Durant ma visite dans les provinces hors de Pichincha, j’ai observé que les normes internationales de protection de ces groupes ne sont pas suffisamment respectées », a-t-elle ajouté, alors qu’il « n’y a qu’en investissant de manière égale sur tous les enfants, quelle que soit leur origine ethnique ou nationale, qu’ils soient issus de l’immigration ou aient un autre statut, que l’Equateur assurera un développement durable et la prospérité pour les décennies à venir ».
Avocate de profession, Gulnara Shahinian est la première Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage des Nations Unies. Elle présentera son rapport sur cette visite en Equateur, conduite du 25 janvier au 1er février, à l’invitation du gouvernement, à la prochaine session du Conseil des droits de l’homme.