« Bien sûr, la tâche est immense et multidimensionnelle mais, malgré la tragédie et le chagrin, nous nous remettons sur pied », a assuré lundi le chef par intérim de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, soulignant des progrès dans la distribution de l’aide à la population.
la distribution de riz et d’eau
« De plus en plus, jour après jour et semaine après semaine, nous allons travailler de mieux en mieux », a-t-il dit lors d’une vidéoconférence depuis Port-au-Prince, se félicitant que la distribution de riz et d’eau se passe dans le calme et saluant l’esprit de responsabilité de la population haïtienne.
Des forces canadiennes, américaines, de la MINUSTAH et de la police haïtienne assurent la sécurité des centres de distribution et des convois.
« Notre principale, notre absolue priorité reste le travail humanitaire », a rappelé M. Mulet. 100.000 personnes ont bénéficié du lancement d’un programme de distribution de riz dans 9 centres, un chiffre qui montera à 19 centres dès demain, et « la distribution s’est très bien passée, dans le calme ». De même, la distribution en eau continue à s’étendre à de nouvelles zones.
des chefs de gang
Il a salué la coopération et l’approche coordonnée du travail fait avec toutes les forces étrangères en présence. « Nous n’avons aucune plainte d’aucune sorte à formuler dans ce domaine », a-t-il dit.
Edmond Mulet a souligné que le fait que des chefs de gang emprisonnés aient pu s’échapper dans l’effondrement du pénitencier de Port-au-Prince pouvait compliquer encore la situation sécuritaire. Toutefois, « la population est coopérative, elle travaille avec nous et nous avons pu arrêter 22 à 24 prisonniers, même si les plus dangereux courent toujours ».
« Tout le travail que nous avons fait en la matière il y a deux, trois ans, nous allons devoir le refaire », a-t-il néanmoins reconnu.
En outre, le chef par intérim de la MINUSTAH a indiqué que le projet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ‘Travail contre rémunération’ emploie maintenant 30.000 personnes qui travaillent dans les rues au nettoyage des décombres ou participent à des efforts locaux de reconstruction.
L’ONU poursuit également, avec l’aide de la Banque mondiale, la reconstruction des infrastructures gouvernementales, notamment du palais présidentiel où des tentes sont dressées, afin que le gouvernement puisse récupérer son leadership et sa capacité d’;actions.
De même, les bâtiments pour héberger les nouvelles troupes de casques bleus dont le déploiement a été autorisé le 19 janvier par le Conseil de sécurité, sont en préparation. Des contingents du Guatemala et du Brésil sont déjà déployés et des troupes de la République de Corée et du Japon arriveront dans les prochains jours.
l’occasion de décentraliser le pays
Les conséquences du séisme se comptent non seulement en dégâts humains et matériels dans les zones touchées, mais elles se font sentir également dans tout le pays, compte tenu de l’ampleur des déplacements depuis Port-au-Prince dévastée vers les campagnes.
Edmond Mulet a souligné que cette redistribution de la population haïtienne, dans un pays où la quasi-totalité de l’activité économique était auparavant concentrée dans la capitale, était l’occasion de décentraliser le pays.
M. Mulet a enfin indiqué que le bilan pour l’ONU s’élevait maintenant à 92 morts et 7 disparus.