L’Italie et l’Europe doivent tirer les enseignements de la « poudrière de violence raciste, de xénophobie et d’exploitation » qui a explosé dans la ville italienne de Rosarno pendant le week-end, selon Corien Jonker (Pays-Bas PPE/DC), Présidente de la Commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
ne pas mettre la tête dans le sable
« Des tirs avec des carabines à air comprimé , effectués depuis des voitures contre des immigrés, ont mis le feu aux poudres », a déclaré Mme Jonker. « Les causes étaient toutefois multiples, notamment l’exploitation de migrants tant réguliers qu’irréguliers, l’implication de bandes criminelles et la xénophobie ; c’est cette situation qui a provoqué les émeutes, causant des blessés et des morts, et le transfert d’un grand nombre de migrants dans des centres d’accueil loin de Rosarno. »
Mme Jonker a souligné que l’Europe avait une responsabilité envers ses migrants, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière. « Les migrants irréguliers ont des droits qui incluent le droit à la dignité humaine, à l’intégrité physique, ainsi qu’à la sécurité, et le droit de ne pas être victime de racisme ou de discrimination. Comme nous, ils ont aussi le droit de ne pas être exploités. Les Etats ne peuvent pas mettre la tête dans le sable et dire « ces personnes n’existent pas, elles ne devraient pas être ici ». Ces personnes sont ici, et tant qu’elles sont ici en Europe, nous avons tous une responsabilité envers elles. »
Au lendemain des émeutes, elle a aussi instamment prié les autorités d’adopter une approche humaine vis-à-vis des migrants, qui ne devraient pas subir les conséquences de cette poudrière. « Certains des migrants risquent l’expulsion en raison de leur situation irrégulière, d’autres ont peut-être déposé des demandes d’asile, d’autres encore des demandes à titre humanitaire. Les autorités doivent prendre tous ces éléments en considération lorsqu’elles traiteront les conséquences de ce malheureux événement. »