Tout le monde a entendu parler du Taylorisme et du Fordisme comme systèmes d’organisation du travail. La question se pose aujourd’hui de savoir si « la précarisation » est, ou n’est pas, une nouvelle forme de méthode de management.
Publié par les Editions toulousaines, et scientifiques, Octares ce livre tente de faire le point sur l’un des phénomènes marquant de ce début de XXIe siècle. Un sujet devenu central pour les sociologues.
nouvelles formes d’organisation du travail
La précarisation est aujourd’hui une grande question de société.
Cet ouvrage dresse un état de la question grâce aux nombreuses contributions et débats des XIe Journées Internationales de Sociologie du travail organisées à Londres sur ce sujet par les coordinateurs de cet ouvrage.
« Résultat des nouvelles formes de gestion et d’organisation du travail, des restructurations, et des remaniements à la baisse des systèmes de protection sociale liés au travail, la précarisation est un terme générique qui focalise l’attention sur l’analyse des processus de mise en précarité et sur les nombreuses réalités qui y sont attachées » précisent Béatrice Appay et Steve Jefferys, les auteurs de l’ouvrage.
Force est de constater, toutefois divise les analystes.
D’un côté en effet, de nombreuses analyses ont traité de la précarisation comme « d’un phénomène social instaurant un système de travail et d’emploi précaires, renforçant les inégalités et la contrainte dans et par le travail« . Mais d’un autre côté, nombre d’intervenants ont eu tendance à en minimiser l’importance, voire à nier son existence même en tant que phénomène social, et à rejeter le concept de précarisation en tant que concept pertinent d’analyse.
montée en puissance du travail non ou mal rémunéré
Si la question de la valeur, et des valeurs, est traditionnellement attachée à celle du travail, ici, elle permet d’aborder la précarisation à partir de deux autres angles d’analyse : le premier porte sur la valeur du travail, un enjeu majeur de la dégradation des rémunérations pour les uns et d’une survalorisation pour les autres, de la remise en cause des statuts et de la montée en puissance du travail non-rémunéré. L’autre point de vue permet d’interroger la précarisation à l’aune des valeurs démocratiques et de sa légitimité ou de son illégitimité sociale.
Ces questions ont été traitées à partir de onze axes d’interrogations : 1) restructurations ; 2) relation salariale ; 3) rationalisation du travail ; 4) approches de la valeur ; 5) santé au travail ; 6) politiques d’emploi, chômage et flexicurité ; 7) genre et ethnicité ; 8) formation, qualification et compétences ; 9) professions, métiers ; 10) syndicalisme et mobilisation ; 11) action publique et relations professionnelles.
« Restructurations, précarisation, valeurs » Béatrice Appay et Steve Jefferys (coordinateurs)
(EAN : 978-2915346-74-9 – 520 pages) Octares Editions Toulouse 2009.