Au dernier jour du débat de haut niveau de l’Assemblée générale, Djibouti a demandé mardi au Conseil de sécurité d’user de tous les moyens nécessaires pour faire respecter et appliquer la résolution 1862 de janvier 2009 qui exigeait de l’Erythrée quelle retire dans les cinq semaines ses troupes de la zone frontalière disputée avec la République de Djibouti.
« La situation à la frontière entre Djibouti et l’Erythrée reste tendue depuis une incursion ‘injustifiée et délibérément provocatrice’ des troupes érythréennes vers Ras Doumeira, promontoire stratégique au nord de Djibouti qui surplombe le détroit de Bab El-Mandeb à l’entrée de la mer Rouge le 16 Avril, 2008 », a déclaré Roble Olhaye, Représentant permanent de Djibouti auprès de l’ONU lors de son intervention.
Le 10 juin 2008, des échanges de tirs entre troupes érythréennes et djiboutiennes ont causé la mort de 35 personnes et fait des dizaines de blessés. Les deux pays s’étaient déjà opposés à deux reprises pour cette zone, en 1996 et en 1999.
« Le Conseil ne doit pas donner l’impression de vouloir apaiser l’Erythrée indéfiniment » a dit Mr. Olhaye, « C’est un régime dangereux et imprévisible qui ne montre aucun respect des normes internationales».
D’après Mr. Olhaye, Djibouti a suivi les recommandations du Conseil de sécurité en ce qu’il avait exhorté les deux parties, notamment l’Érythrée, « à coopérer et à entreprendre des efforts diplomatiques en vue de régler la question pacifiquement et conformément au droit international ».
« Cependant nos effort n’ont connu que sourde oreille, rebuffades, démentis flagrants, et déclarations dédaigneuses et condescendantes », a ajouté le représentant.
La résolution 1862, adoptée à l’unanimité le 14 Janvier 2009, exige de l’Erythrée qu’elle retire, « d’ici à cinq semaines au plus tard », ses forces sur les positions du « statu quo ante », et qu’elle se prête « à des efforts diplomatiques en vue d’aboutir à un règlement mutuellement acceptable de la question de la frontière ».
L’Erythrée a rejetée la résolution au lendemain de son adoption « et la situation est essentiellement restée la même » a souligné Mr. Olhaye, pour qui « la militarisation d’une voie maritime stratégique est de mauvais augure pour la paix régionale, ainsi que pour le transport maritime et les investissements ».