Un nouveau « New Deal » de plus de 500 milliards de dollars par an est nécessaire pour aider les pays en développement à atténuer l’impact des changements climatiques tout en poursuivant leur chemin vers la croissance économique, selon un rapport de l’ONU publié mardi.
Si l’on ne réduit pas les émissions [de gaz à effet de serre] de façon significative, les dommages causés à l’économie des pays pauvres seront 10 fois supérieurs à ceux enregistrés par les pays développés, a prévenu Rob Vos, directeur au département des Affaires économiques et sociales (DESA), à l’occasion de la présentation du document intitulé « Rapport économique et social mondial 2009 : Promouvoir le développement et sauver la planète ».
L’augmentation de la température d’un degré Celsius au niveau mondial devrait coûter entre deux à trois points de pourcentage de croissance pour les pays en développement, sans avoir d’impact notable pour les pays développés qui émettent 6 à 7 fois plus de gaz à effet de serre.
Cependant, pour satisfaire aux besoins en développement, la demande en énergie va croître dans les pays en développement ce qui posera un défi pour combiner la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec les objectifs économiques, a dit M. Vos lors de sa conférence de presse.
« Il faudra des ajustements colossaux dans les pays développés, mais encore davantage dans les pays en développement. La transformation des services énergétiques sera déterminante. Elle devra aller main dans la main avec des investissements à long terme », a-t-il insisté.
Or si les outils de cette transformation existent -immeubles à faible consommation d’énergie, céréales résistantes à la sécheresse – ils sont d’un coût prohibitif à l’heure actuelle et elle appellera « un niveau de soutien international et de solidarité rarement mobilisé en dehors d’un contexte de guerre », souligne le rapport.
Entre 1,6 et 2 milliards de personnes sont privées d’accès à l’électricité et leur raccordement aux services énergétiques coûtera 25 milliards de dollars par an pendant les 20 prochaines années. « Et pourtant, en termes de coût c’est une bonne affaire si on compare cela aux milliards dépensés par de nombreux gouvernements de pays développés pour venir à la rescousse de leur secteur financier et automobile ».
Le rapport note qu’on est loin des objectifs requis, avec une assistance au développement en matière d’énergie de 4 milliards de dollars par an au niveau mondial.
Ce qu’il faut, souligne l’étude, c’;est un « New Deal mondial » capable d’atteindre une nouvelle magnitude en termes d’investissements vers une économie à faible émission de carbone et de réaliser des économies d’échelle.
Selon le rapport, il faudrait investir, le plus tôt possible, dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, au moins à hauteur de 1% du produit intérieur brut mondial, soit entre 500 et 600 milliards de dollars. A défaut d’investissements de cette ampleur, le rapport prévoit des pertes à hauteur de 20% de ce produit intérieur brut mondial.
A l’heure actuelle, le total de l’assistance au développement consacrée au changement climatique n’est que de l’ordre de 21 milliards de dollars, une fraction de ce qui est nécessaire.