Le dispositif Toulouse Plage installé sur la Prairie des filtres ressemble-t-il à un véritable bord de mer ? Venant moi-même d’une ville côtière dans le Pays basque, le test de cette plage citadine n’a (presque) rien à envier à nos étendues de sables. Après avoir franchie le pont Saint Pierre, me voilà arrivée à l’une des entrées de Toulouse Plage.
L’air est chaud. Je passe le portail de sécurité occupé par un vigile. Il me salue tout en affichant nonchalance et ennui. En entrant, je suis surprise par ma première vision : une immense étendue verte, calme et …quasi-déserte ! Il est 16h. Les plages basques grouillent de monde à cette heure-ci. Les enfants crient, les sauveteurs répètent leurs consignes de sécurité, les vendeurs de sodas tentent d’appâter les vacanciers. Ici, rien de tout cela. Plus je m’approche de la rive plus le vent d’autan souffle fort. Direction l’autre extrémité de la plage.
Melting-plage
Une nouvelle image très réaliste de la plage se dessine peu à peu. Sable, terrains de volley, paillote de bambous, odeurs de crème solaire et poste de secours. Un cliché de la plage : une micro-société de bord de mer. Parce qu’on peut parler de « vie sociétale sur le sable ! » Toulouse Plage ressemble à un melting-pot mêlant toutes les origines, sexes et styles. Loin de l’image des villes côtières réservées à des familles plutôt aisées, dépeuplées de races diversifiées, souvent ornées de blonds décolorés. Le site de Toulouse plage est accessible à tous les publics.
Un groupe de mères de famille est assis à l’ombre d’un grand arbre. Pour l’une d’entre elle, Julie, l’espace offert par la mairie est un morceau de vacances en pleine ville :« Mes enfants adorent Toulouse Plage. Pour eux c’est comme au camping. Pour moi, un bon moment à partager avec d’autres mamans ».
Comme tout espace public l’accès sur la rive gauche de la Garonne est gratuit. Heureusement d’ailleurs. Hormis quelques exceptions en Italie ou encore dans le Sud-Est français, toutes les plages du monde sont libres d’accès. Des activités restent payantes : ski nautique ou kayak. Reste les terrains de sport ou la bibliothèque, en libre accès. Des jeunes hommes en short profitent de cet espace pour s’adonner à quelques échanges. Pierrick, fan à ses heures des jeux de plage exulte : « Le terrain de beach-volley est parfait pour une partie entre amis. » Un seul regret pour les sportifs : la baignade est interdite.
Alors que la plage citadine met les voiles à 20h, vers 17h une voix annonce l’évacuation du site. La cause : le vent souffle trop fort. Un phénomène naturel a lieu chaque été au Pays basque. On l’appelle le brouillarta. En basque, cela signifie un changement de temps brutal. Cette tempête assez violente et peu prévisible contraint le personnel de sécurité à évacuer les plages le plus rapidement possible. Le vent qui souffle est aussi violent que le vent d’autan. Mardi, la nature semblait dire « la plage, c’est aussi cela !».
Oïhana Igos