L’élimination de l’onchocercose, appelée également cécité des rivières, est réalisable au moyen du traitement par l’ivermectine, selon des données publiées mardi dans la revue Neglected Tropical Diseases de la Public Library of Sciences.
Plus de 37 millions de personnes, qui vivent souvent dans des communautés rurales pauvres d’Afrique, sont infectées par cette maladie qui rend souvent aveugle et entraîne également une forme cutanée débilitante, précise l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué.
Pour Uche Amazigo, directeur du Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC), « ces nouvelles données marquent une étape historique, elles ont des répercussions considérables pour la lutte contre la maladie. Avant cette étude, nous ne savions pas si nous serions un jour capables d’arrêter le traitement.» L’APOC est l’organisation chargée de mettre en oeuvre la lutte contre la maladie dans toute l’Afrique.
C’est ainsi que toutes les personnes à traiter ont pu faire l’objet de traitements annuels. Plus de 60 millions de personnes ont été traitées dans 26 pays africains en 2008. Mais, bien que ce traitement de masse ait permis de maîtriser l’onchocercose en Afrique, on ne savait pas s’il permettrait aussi d’éliminer l;infection et la transmission au point que le traitement par l’ivermectine pourrait être arrêté en toute sécurité. De nombreux scientifiques doutaient que l’élimination de l’onchocercose par l’ivermectine soit réalisable en Afrique, où sont dénombrés plus de 99% des cas.
Cette nouvelle étude menée dans trois régions du Mali et du Sénégal où l’onchocercose sévit à l’état endémique apporte donc les premières preuves de la faisabilité de l’élimination de l’onchocercose au moyen de l’ivermectine dans certaines régions d’endémie d’Afrique.