Forte d’un secteur aéronautique international, Toulouse a longtemps été une ville de tourisme d’affaires. Pendant des années (et encore aujourd’hui) il était difficile de trouver une chambre d’hôtel en semaine. Mais aujourd’hui son patrimoine culturel attire de plus en plus de visiteurs. Destination inévitable, la ville rose cache des trésors à découvrir.
Goûter l’instant
Si les statistiques démontrent que le tourisme d’affaires y est important, le tourisme culturel dispose d’un patrimoine exceptionnel. La principale attraction touristique de la ville est la place du Capitole, prise d’assaut par les familles, les couples et enfants. C’est un peu la place Vendôme toulousaine.
Assis au milieu de la croix occitane, au centre du Capitole, un couple d’Américains fait halte à Toulouse pour le week end : « Nous sommes en France pour trois semaines. Nous venons de Paris, on est allés en Bretagne et après Toulouse nous irons à Narbonne. »
Pour eux, comme de nombreux touristes étrangers, la ville rose est une étape incontournable. Richesse culturelle, soleil et bon temps : les clefs d’un séjour réussi.
Dans les rues semi-piétonnes qui traversent la place romaine, des boutiques pour touristes vendent des cartes postales et symboles de la ville. Violette, basilique St Sernin, Capitole, Airbus ou encore Nougaro. Les images sont présentes dans chaque lieu touristique.
Bouillonnante mégalopole aux goûts latins Toulouse est une ville mondaine et grouillante d’activités. Une oasis de culture avec ses cafés et sa vie nocturne. Ses innombrables terrasses sont pleines à craquer d’étudiants, d’artistes et d’intellectuels. Les touristes de passage aiment flâner le long de la Garonne, se sentant, le temps de quelques heures, eux aussi un peu toulousains.
Sur le quai de la Daurade, deux amies allemandes déjeunent sur l’herbe folle des berges du fleuve. Shorts, sacs à dos et bâtons de marche, les jeunes femmes font le tour de quelques pays européens à pieds. Dans un anglais parfait elles se réjouissent : « What’s a nice city! » Quelques jours à Toulouse pour découvrir ses richesses et ses vertus. Au programme pour Kamilla et Röschen, les deux allemandes, promenade le long du fleuve et des canaux toulousains, gastronomie et visites.
Le jour comme la nuit. Les Toulousains font preuve d’une incroyable capacité à sortir le soir. Un goût pour l’instant. (Ils comptent toujours parmi les habitants les plus accueillants de France.) C’est en s’empreignant de l’ambiance de la ville que le touriste trouvera son bonheur, mais aussi en sillonnant son passé.
« Toulouse vue de l’eau »
Toulouse regorge de fils touristiques : musées, spécialités gastronomiques et richesses culturelles. Le tout, agrémenté de soleil et de lumières. Professionnels du tourisme sont nombreux à se satisfaire de l’attrait exercé par la ville. « Ca bouge bien ici !» se réjouit un cafetier de la place du Capitole. A 2 euros le café : une belle vue est offerte. Passage au Capitole obligé.
Si Toulouse se visite surtout de l’intérieur, en sillonnant ses petites rues et ses monuments, Toulouse peut être vue autrement, les pieds presque dans l’eau.
Voici une balade sur la Garonne et sur le canal de Brienne qui pourrait s’intituler « Toulouse vue de l’eau ». Elle débute au pied du quai de la Daurade et s’achève au même endroit. Une voix monte et clame : « C’est 8 euros par paire de jambes » Depuis 1997, Christian Delmast organise cette promenade fluviale pour faire découvrir aux vacanciers les monuments qui ont marqué l’Histoire de la cité. Hôpital de la Grave, ancienne manufacture de tabac ou encore Hôtel Dieu. Cet aveyronnais autodidacte nous mène à travers les bâtiments industriels occupés par les rouleuses de cigarettes, au pied des appartements de Claude Nougaro mais aussi sur des lieux de hasards malheureux et de meurtres.
Contrairement à son apparence, la Garonne est un fleuve tragique dont les rives sont hantées par la mort. Le bateau amarré, Christian Delmast à la carrure de marin et aux cheveux décolorés par le soleil salue chacun des touristes. « Nous avons en moyenne 350 personnes par jours. C’est moins bien qu’il y a deux ans mais pareil que l’année dernière. » La Balladine de Christian, (re)née de ses mains fait le plein de touristes tout au long de l’été. « Pour la moitié se sont des étrangers, ensuite on complète surtout avec les amis ou la famille de toulousains qui leur conseillent notre petite balade. »
A bord, une petite famille espagnole est ravie. Les grands parents, Dolores et Paolo ont offert une petite excursion à leurs petits enfants Pilar et Diego. Les enfants, âgés de 6 et 8 ans, sont conquis, « On adore faire du bateau. » A la sortie, ils en redemandent encore. « Le bateau, c’était la sortie très attendue par les petits » explique Dolores, grand-mère attentionnée. En grande conversation avec le Capitaine, Paolo, grand-père cultivé, interroge le marin sur l’histoire de la manufacture des tabacs. Monument qui domine le canal de Brienne. « J’étais cultivateur de tabac dans ma jeunesse. Ce monument est superbe, un petit trésor de la ville. » Au final, chacun y trouve son compte.
Le tourisme est une source de développement mais aussi d’emplois potentiels le plus souvent accessibles à tous en terme de qualification. Les toulousains ne sont pas tous ingénieurs. On retrouve partout dans la ville, des marchands de rêves, ceux qui offrent aux vacanciers de passage une image de carte postale, des photos de la ville qu’ils emporteront chez eux.
A la terrasse d’un café près de la cathédrale St Etienne, loin du tumulte du Capitole, des touristes français sirotent un soda au plus chaud de la journée. Parce que Toulouse est touristique, elle attire aussi des français en voguette. Le tourisme urbain ça marche aussi. « Nous sommes de la région, on vient du Gers. Deux fois par an on s’offre un petit séjour dans notre capitale régionale. » Danielle et Henri, jeunes retraités, viennent de la campagne. Des vacances pour la culture, les magasins ou simplement déambuler dans les rues. Toulouse : ville au mille et unes facettes s’offre à la visite et à la découverte.
Oïhana Igos