Si l’ampleur du conflit au Darfour (Soudan) s’est réduite avec le temps, la situation sur le plan de la sécurité est restée extrêmement tendue et continue de constituer une menace pour les civils et d’imposer des contraintes extrêmement lourdes à l’Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD), selon un rapport publié vendredi.
Les conditions de sécurité, les problèmes logistiques et l’âpreté du climat qui caractérisent le Darfour ont soumis à très rude épreuve les unités militaires et les unités de police de la Mission, indique ce rapport du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, au Conseil de sécurité.
Pour que ces unités puissent fonctionner dans un milieu si extrême, les pays fournisseurs de contingents et d’unités de police doivent les doter d’une très forte autonomie logistique. Leur déploiement lui-même requiert des préparatifs nécessairement longs et onéreux. Maintenir le caractère opérationnel sur le terrain et assurer la rotation en bon ordre de ces unités constituera un défi majeur pour les pays fournisseurs de contingents, leurs partenaires au sein de la communauté des pays donateurs et le Secrétariat de l’ONU.
Dans ce contexte, la lenteur avec laquelle les visas sont délivrés au personnel de la MINUAD est particulièrement préoccupante, estime le rapport.
Dans certains cas, le gouvernement soudanais décide de faciliter l’action de la MINUAD mais sa décision n’est pas appliquée au plan local. Ce constat vaut tout particulièrement pour la liberté de circulation du personnel de la MINUAD et le dédouanement de son matériel à l’entrée au Soudan.
Dans l’ensemble toutefois, la coopération de Khartoum avec la Mission s’est considérablement améliorée et le mécanisme tripartite est devenu un instrument très efficace d’identification et de résolution des problèmes opérationnels auxquels se heurte la Mission.
La MINUAD a consacré une part considérable de son énergie au cours de ses 18 premiers mois d’existence à régler les problèmes énormes que pose le déploiement d’unités autonomes au Darfour et à essayer de nouer des relations de travail productives et transparentes avec le gouvernement, ajoute le rapport.
Ceci dit, la situation des civils au Darfour reste profondément préoccupante, avec 2,6 millions de personnes déplacées qui ne peuvent retourner chez elles et environ 4,7 millions de personnes qui ont besoin d’être aidées. Entre-temps, le banditisme et les violences sexuelles restent un fléau pour les civils dans tout le Darfour a encore déclaré l’ONU.