Martine Aubry ne peut pas ignorer qu’Emanuel Valls ne quittera pas le parti socialiste. Organisation dans laquelle il milite depuis de nombreuses années et avec laquelle il a été élu député maire d’Evry. Martine Aubry a donc choisi la polémique médiatique et non les instances de régulation internes -commission statutaire des conflits- du parti pour régler un différend qui ressemble à une opération de communication version coup de billard. Pourquoi ce choix, éminemment politique de la maire de Lille et actuelle première secrétaire du PS.
1- Les Faits : soutien de Ségolène Royal lors du Congrès de Reims, Valls avait brandi la menace d’un recours judiciaire contre l’élection de Martine Aubry à la tête du parti. Au lendemain d’une lourde défaite aux élections européennes, Emannuel Valls a annoncé être candidat à la candidature à l’investiture présidentielle.
2- les Hypothèses : la première est très claire, avant la pause estivale et à quelques semaines des Universités d’été du PS Martine Aubry tente d’assoir une légitimité quelque peu assombrie par l’épisode européen et s’octroie un espace médiatique certain. En choisissant cette voie, la maire de Lille replace Valls sous les feux de la rampe. Et deuxième hypothèse vise à couper le siffler des autres concurrents. La question est lesquels ?
3- les Conséquences : pour le parti, une telle dispute au sein de l’appareil fait quelque peu désordre. Incapables de laver leur linge salle en famille -mais les socialistes forment ils vraiment une famille ?- l’image du parti d’opposition et de ses instances se détériore clairement.
Valls fait désormais figure de premier opposant à la direction du parti -coalition Aubry Cambadélis, Bartolone- et une position de martyr face à une direction « stalinienne » ne peut que le conforter dans ses propos. Et lui donner à la fois une profondeur médiatique et une nouvelle légitimité politique.