« Les prix alimentaires mondiaux ont baissé, mais demeurent encore élevés dans de nombreux pays en développement. Et la situation ne fait qu’empirer avec la volatilité des marchés, les effets des changements climatiques et la baisse des revenus », a déclaré vendredi le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en appelant à aider ceux qui souffrent de faim, afin d’assurer un avenir meilleur, stable et pacifique pour tous.
M. Ban qui s’adressait aux dirigeants du G8, à L’Aquila, en Italie, au cours de discussions sur la sécurité alimentaire, a constaté que « de plus en plus, les dirigeants du monde comprennent qu’il est de notre responsabilité de veiller à ce que chaque personne sur terre ait suffisamment de nourriture », particulièrement au moment où le nombre de personnes souffrant de faim chronique a atteint le milliard d’individus. Un chiffre jamais atteint auparavant.
« Nous devons faire plus, plus vite. La crise alimentaire touche en permanence des millions d’enfants qui ont besoin de notre aide », a dit Ban Ki-moon. Il ne s’agit pas uniquement de soulager la souffrance humaine, mais aussi d’assurer la paix et la stabilité. Et pour y arriver, le Secrétaire général estime, entre autres, qu’il faut « appuyer les stratégies nationales de sécurité alimentaire, à travers les institutions régionales » et s’assurer que « les pays ont le soutien financier dont ils ont besoin ».
Le Sommet du G8 a décidé de mobiliser 20 milliards de dollars sur trois ans pour une stratégie globale axée sur le développement agricole durable. Le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, a salué cette initiative, la qualifiant de « changement de politique encourageant en faveur des pauvres et des affamés ».
S’adressant au G8, M. Diouf a part ailleurs exhorté la communauté internationale des bailleurs de fonds à consacrer à l’agriculture « le plus tôt possible » 17% de l’aide publique au développement, rappelant que tel était le niveau des investissements qui avait permis de sauver le monde de la grave famine qui se profilait à l’horizon en Asie et en Amérique latine dans les années 1970.
« Les chefs d’Etat devront faire plus s’ils veulent aider les millions d’êtres humains qui souffrent de faims aujourd’hui », a de son côté déclaré le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter.
« Améliorer la sécurité alimentaire pour les plus groupes les plus vulnérables est non seulement un impératif moral et une obligation contraignante du droit international des droits de l’homme, mais aussi, une priorité économique pour faire face à la crise actuelle », a-t-il ajouté.