« Les progrès significatifs enregistrés ces dernières années- en Afrique de l’Ouest- demeurent « extrêmement fragiles », en raison de la persistance des causes profondes des conflits et de l’apparition de nouvelles menaces, comme le trafic illicite de stupéfiants, a déclaré mardi, devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la région, M. Saïd Djinnit.
Il a fait état d’avancées notables dans les domaines du relèvement postconflit, de la consolidation de la paix, de la gouvernance et de l’état de droit et averti que « ces gains, pourraient être compromis par les conflits les activités terroristes menées dans la bande du Sahel, la piraterie dans le golfe de Guinée », entre autres.
Le représentant a par ailleurs attiré l’attention sur trois défis spécifiques auxquels est confrontée l’Afrique de l’Ouest: la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans certains pays; la question « brûlante » de la réforme du secteur de la sécurité; et l’expansion du trafic illicite de stupéfiants dans la sous-région.
« À l’exception notable de Madagascar, tous les coups d’État qui se sont produits récemment ont eu lieu en Afrique de l’Ouest », a rappelé M. Saïd Djinnit.
De son côté, le directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Antonio Maria Costa, a souligné « la nécessité d’aider les pays d’Afrique de l’Ouest à surveiller leurs frontières ». « Vingt tonnes de cocaïne, dont la valeur à destination est estimée à un milliard de dollars, transitent chaque année par cette région », a-t-il en outre révélé.
Selon M. Costa, les troubles récents en Guinée-Bissau et en Guinée démontrent l’intérêt de groupes puissants pour la région. « Tant que nous ne ferons pas face aux causes sous-jacentes de cette vulnérabilité, les pays de la région continueront d’attirer ceux qui agissent en marge de la loi et abusent de l’autorité à des fins personnelles. » a-t-il conclu.