La région de l’Afrique subsaharienne a été durement touchée par une diminution de la demande extérieure, un effondrement des prix des exportations, une baisse des envois de fonds et des recettes touristiques et une importante diminution des flux de capitaux, en particulier les investissements étrangers directs, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale.
Les auteurs du rapport intitulé « Financement du développement à l’échelle internationale 2009 : tracer la voie de la reprise mondiale » avertissent que « nous entrons dans une ère de croissance plus lente qui nécessitera une supervision plus efficace et plus stricte du système financier ». La croissance des pays en développement devrait être de seulement 1,2 % cette année, après avoir progressé de 8,1 % en 2007 et de 5,9 % en 2008, ajoutent-ils.
Ils constatent, par ailleurs, que l’intégration mondiale et le rôle de plus en plus actif des acteurs privés dans le financement international ont été grandement bénéfiques, mais qu’ils ont également élargi la portée des turbulences.
« Pour prévenir une deuxième vague d’instabilité, les politiques doivent être rapidement axées sur une réforme du secteur financier et sur l’aide accordée aux pays les plus pauvres », a affirmé Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de la Banque mondiale, à l’occasion de la publication de ce rapport. Une importante diminution des envois de fonds et de l’aide représentent un risque pour la région d’Afrique subsaharienne puisque bon nombre de pays dépendent des flux d’aide pour leur budget et que les envois de fonds représentent un coussin essentiel contre la pauvreté.
Selon le rapport, tracer la voie d’une reprise mondiale nécessitera une mise en oeuvre rapide de réformes précises et, ultimement, le passage d’une forte participation gouvernementale dans le système financier à un retour du contrôle du système bancaire entre les mains du secteur privé. Et, « les pays en développement peuvent devenir de véritables moteurs de la reprise si leurs investissements intérieurs rebondissent de pair avec le soutien international, y compris la reprise des flux de prêts internationaux », a expliqué Justin Lin, économiste en chef et vice-président chargé du développement économique de la Banque mondiale.