Cinq experts indépendants auprès des Nations Unies ont appelé mardi les autorités de Birmanie -Myanmar- à garantir un jugement équitable à la prix Nobel de la paix et chef de l’opposition Daw Aung San Suu Kyi et à deux de ses assistants.
« Jusqu’à présent le jugement a été marqué par de flagrantes violations de la procédure et des droits d’Aung San Suu Kyi et de ses assistants », a déclaré un de ces experts, Leandro Despouy, rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats.
Aung San Suu Kyi, chef de la Ligue nationale pour la démocratie, a été placée en détention à quelques jours de sa remise en liberté après cinq ans d’assignation à résidence surveillée, après qu’un individu a pris l’initiative de lui rendre visite contre sa volonté, à son domicile surveillé par la police et y a passé deux nuits.
Jusqu’à présent, le jugement a été largement mené à huis clos et les médias n’ont pas été autorisés à parler aux avocats de la défense. Le Procureur a appelé 14 témoins, pour la plupart des policiers, tandis qu’un seul témoin de la défense a été autorisé à parler. Une deuxième personne devrait pouvoir témoigner.
« La transparence dans l’administration de la justice est un préalable à tout Etat de droit », ont souligné les experts, qui rappellent que les autorités du Myanmar se sont engagées à une transition politique.
Aung San Suu Kyi a passé 13 des 19 dernières années assignée à résidence. Elle n’a jamais été présentée à un juge depuis 2003. « Il est paradoxal qu’à présent, un an après l’expiration officielle de l’assignation à résidence, le système judiciaire soit maintenant utilisé pour justifier une nouvelle restriction à sa liberté », insistent les experts.