Il n’a que 21 ans et il a déjà passé plusieurs mois en prison. Le 22 avril 2007, Medhi. M est interpellé par les forces de l’ordre pour des faits de violence en réunion sur Yoan.F. Souhaitant récupérer son scooter volé dans le quartier Empalot, Yoan s’est retrouvé face à 20 personnes qui l’ont passé à tabac gratuitement.
La seule personne interpellée M avait été reconnue coupable.
Medhi M. incarcéré, ne devait retrouver sa liberté qu’en mars 2010. Mais avec de nouveaux éléments dans l’enquête, le jeune s’est présenté une nouvelle fois, mardi devant tribunal correctionnel de Toulouse.
Le bénéfice du doute
Cheveux noirs et visage juvénile, le prévenu dément les faits qui lui sont reprochés. « Je n’ai frappé personne, je suis impulsif, j’ai eu plusieurs problèmes avec la justice mais je n’y suis pour rien dans cette affaire », explique Medhi avec calme.
Vols, violences ou dégradations son casier est tout aussi imposant qu’un grand délinquant. Pourtant après plusieurs mois, la victime revient sur ses déclarations et doute de l’identité de Medhi dans cette affaire.
Une information capitale qui permet à l’avocat de la Défense de remettre en cause l’incarcération de l’inculpé.
« D’habitude la victime tente de reconnaître son bourreau derrière une vitre teintée parmi sept suspects au minimum. Cette fois-ci Yoan. F avait identifié mon client sur un album composé de seulement 3 photos! » Un doute qui lui accordera la liberté.
Son éducateur constitué partie civile explique longuement sa personnalité et ses projets de réinsertion. Il défend celui qui se retrouve « victime de son comportement ». « J’espère que la justice saisira cette occasion pour aider Medhi ». Un soutien inespéré pour ce jeune.
Aucun membre de sa famille n’est présent à l’audience. Rappelant le passé judiciaire important du prévenu multirécidiviste, la représentante du Ministère publique confirme la peine d’emprisonnement et un suivi psychologique. Peine non retenue : après délibération le juge relaxe Medhi M.
Oïhana Igos