Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a catégoriquement démenti lundi les accusations selon lesquelles les Nations Unies ont minoré délibérément le nombre de victimes civiles au cours du conflit au Sri Lanka qui s’est achevé récemment par la victoire des troupes gouvernementales sur les rebelles des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).
Une enquête menée par la communauté internationale
« J’ai constamment et de manière répétée exprimé la plus forte inquiétude concernant les victimes civiles. S’agissant de certains articles dans les médias, je dois souligner que le nombre total n’est pas encore connu. La plupart des chiffres n’émanent pas des Nations Unies et la plupart ne sont pas cohérents avec l’information dont nous disposons », a dit M. Ban lors d’un compte-rendu informel devant l’Assemblée générale de l’ONU sur ses récentes missions au Sri Lanka et ailleurs.
« Je rejette catégoriquement -je répète catégoriquement – toute accusation selon laquelle les Nations Unies ont délibérément sous-évalué les chiffres », a-t-il ajouté. « Quel que soit le total, le nombre de victimes dans ce conflit était absolument trop élevé ». Ban Ki-moon s’est rendu il y a une semaine au Sri Lanka pour évaluer la situation humanitaire sur le terrain après la fin du conflit.
Le Secrétaire général a rappelé qu’il avait appelé le gouvernement du Sri Lanka à entendre les appels internationaux réclamant une enquête et avait souligné de manière répétée la nécessité d’une pleine responsabilité et transparence. Il a souhaité que le gouvernement respecte les engagements inscrits dans le communiqué conjoint publié à l’issue de sa visite. Dans ce communiqué, le Président sri lankais Rajapaska et M. Ban soulignent qu’il est essentiel de répondre aux aspirations et aux griefs de toutes les communautés et de trouver une solution politique durable après le conflit.
Une enquête menée par la communauté internationale nécessitera la pleine coopération du gouvernement sri lankais et le soutien des Etats membres de l’ONU, exprimé à travers le Conseil des droits de l’homme, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a dit le Secrétaire général. « Je me tiens prêt à faire tout ce qui est possible dans l;intérêt de la justice, des droits de l’homme et de l’avenir politique du Sri Lanka », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a recommandé au Conseil des droits de l’homme de mener une enquête sur les violations dans ce domaine commises tant par les Tigres que par le gouvernement au cours du conflit.