Chez les éditions Privat, le roman ne traverse pas le crise. « Au contraire, la crise a renforcé la position du livre en bien culturel leader »plaide son directeur. En ce sens, le maître d’orchestre des éditions explique que cette tendance est due à « la forte charge symbolique du livre et surtout à son prix bas et unique ».
Parmi les oeuvres produites pour leur 170ème anniversaire, les éditions proposent un roman médiéval moderne : Le Chevalier assis.
un Chevalier, combattant courageux et faible à la fois
Son auteur, Nicolas Gouzy se présente lui-même comme un « faiseur d’histoires » et grand amateur d’Histoire.
Puisque ce dernier vit en Midi-Pyrénées, l’action de son premier ouvrage se situe dans la région. Le personnage principal, un chevalier héroïque devenu paraplégique ressemble à celui qui l’a fait naître sur le papier. Nicolas Gouzy confie « avoir écrit ce livre d’un jet alors qu’il était en convalescence à la suite d’une opération de la colonne vertébrale ».
L’histoire se déroule sous forme de chroniques médiévales, relatant dans chaque chapitre (titré) la vie et les aventures du chevalier. Un témoignage d’un combattant courageux et faible à la fois, marqué par sa conscience religieuse. Explications.
L’idéal pour un héros chevaleresque, c’est de représenter un modèle de force physique et mentale. Guilhem Gouzy a affronté plusieurs fois la mort en parvenant à y échapper à chaque fois. Cependant, lors d’un voyage sur la route de Narbonne il est victime d’un accident qui va le rendre paraplégique.
Quel est le sort d’un chevalier à « demi-mort » dans une société médiévale ?
Pour les dirigeants du village, grands hommes de l’Eglise, l’homme a subi un mauvais sort de Dieu. « On s’inquiète s’il n’est pas démoniaque » ajoute l’auteur.
Le Bien et le Mal, souvent présents dans les romans médiévaux, se retrouvent ici sous toutes leurs formes, avec cette définition des pêchés propre à la mythologie chrétienne : tentations, horreur, punition.
Epopée médiévale cinglante
L’époque médiévale est une source d’inspiration quasiment inépuisable pour les auteurs.
Cette auto-fiction rend l’ouvrage plus moderne. Nombreux sont ceux qui se sont perdus dans la description abondante de décors. Ici, les mots paraissent plus forts, plus ancrés dans le réel. Nicolas Gouzy confie lui-même « avoir des problèmes avec les romans historiques, on y voit que les décors et plus l’histoire. » Le roman offre des passages d’une violence quasi-cinématographique (naufrage d’un bateau, assassinats, fuite de prisonnier) qui transgressent l’image d’un roman d’histoire ennuyant.
Il reste cependant quelques clichés. L’écrivain n’a su réellement échapper à cette littérature classique et reste influencé par sa structure de phrases : longues et peu accessibles.
Oïhana Igos