Au vu de la récente tentative de coup d’Etat en Somalie, le déploiement au stade actuel d’une opération de maintien de la paix dans ce pays serait voué à l’échec, ont estimé mercredi trois hauts responsables de l’ONU devant le Conseil de sécurité.
Le déploiement d’une opération de maintien de la paix serait « à haut risque » et « voué à l’échec », ont affirmé les Secrétaires généraux adjoints des Nations Unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy et à l’appui aux missions, Susanna Malcorra, selon un communiqué.
Le 16 janvier dernier, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1863 (2009) aux termes de laquelle il entendait « établir une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie pour prendre la suite de la Mission de paix de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) sous réserve d’une nouvelle décision, d’ici au 1er juin 2009 ».
une tentative de coup d’État perpétrée par l’opposition armée
Mais Alain Le Roy a rappelé mercredi que le déploiement d’une opération de maintien de la paix suppose la satisfaction de certaines conditions préalables, dont l’existence d’un cessez-le-feu crédible, le consentement des principaux acteurs somaliens sur le terrain, ainsi que des engagements de la part des États Membres de fournir des Casques bleus et autres moyens militaires adaptés.
En l’absence de ces conditions, une opération de maintien de la paix serait une « option à haut risque vouée à l’échec », a ajouté M. Le Roy.
Par ailleurs, certains des principaux acteurs somaliens, ainsi que les dignitaires religieux et chefs de clans, sont très divisés sur la question d’une opération de maintien de la paix, a rappelé le Secrétaire général adjoint, pour qui le déploiement à ce stade d’une telle opération pourrait saper les efforts actuels de réconciliation politique.
En outre, sur 60 États Membres contactés par le Secrétariat, seuls quatre se sont pour l’instant dits prêts à fournir des troupes ou du matériel pour une opération en Somalie, a expliqué M. Le Roy.
Les trois chefs de département ont insisté sur la fragilité de la situation actuelle, marquée, le 9 mai, par une tentative de coup d’État perpétrée par l’opposition armée.