« Je vais te crever ! Ce soir il y aura une flaque de sang devant ta porte ! » hurle Hamza dans les couloirs de son immeuble. Nous sommes en décembre 2008 et Alexandra est dos au mur, sur son pallier. Hamza a 29 ans, et ils sont voisins depuis deux mois.
Ce nouveau venu s’est en très peu de temps mis à dos tous les habitants d’un immeuble toulousain. La raison est simple : il se dispute sans cesse avec sa compagne, boit souvent, fait bruyamment la fête avec ses amis, et ce jour et nuit. A plusieurs reprises l’homme s’en prend au couple qui vit de l’autre coté des murs, menaçant la jeune femme et son mari, une fois avec un couteau à la main déclare-t-elle.
Un lourd passé judiciaire
Pendant son procès, l’accusation joint à son dossier deux pétitions émanant des occupants de l’immeuble, se plaignant du tapage et des insultes répétées. Une autre nuit, le 29 janvier, ceux-ci affirmeront avoir vécu « une nuit d’apocalypse », entendant comme « des coups de masse frappée contre les murs ».
Une voisine est aussi témoin des menaces proférées par ce grand costaud au regard sombre. Mais dans son box, l’accusé nie tout en bloc. Or son casier judiciaire ne plaide pas vraiment sa faveur. Il a été condamné à deux fois pour des faits de violences, dont une fois à 10 ans de réclusion pour violences ayant entraînée la mort sans avoir l’intention de la donner. Avec de tels éléments, le procureur demande 6 mois de prison avec sursis, et surtout une interdiction de revenir dans le quartier où vit la victime.
Mais pour l’avocat de la défense, l’accusation ne tient pas debout. Tout d’abord parce que les menaces n’ont jamais été répétées comme l’avance l’intitulé de l’infraction, mais en plus, jamais personne n’a su dire quand ces menaces ont été proférées si ce n’est un vague « entre septembre et décembre 2008 ». « J’ai l’impression que l’on fait perdre son temps avec une accusation qui ne ressemble à rien » lâche-t-elle avant de demander la relaxe de son client.
Au grand dam de la famille de ce dernier, venue le soutenir en nombre sur les bancs du tribunal, les magistrats suivront en totalité les réquisitions du procureur, ajoutant en plus une obligation de soin à la peine.
Walid Hamadi