A Toulouse, la communauté Emmaüs souffre comme partout ailleurs en France de la crise. Quand en plus leurs compagnons marseillais sont perquisitionnés sur décision du Parquet qui cherche d’éventuels sans papiers, les responsables d’Emmaüs craignent pour les plus pauvres.
protéger les personnes les plus faibles
Patricia Florenceau, responsable de la communauté Emmaüs de Toulouse proteste contre ce qui constitue « une grave atteinte au principe d’accueil inconditionnel » apporté par l’Abbé Pierre. Emmaüs France déclare qu’il est « intolérable de rechercher des personnes sans papiers dans les hôpitaux, à proximité des écoles ou dans des centres d’hébergement, de même qu’il est inacceptable que les communautés Emmaüs soient l’objet de telles recherches ».
A Toulouse on rappelle que l’on doit protéger ces personnes au plus bas de la société mais que « jamais elles ne vivront dans la peur en plus de vivre dans la misère ». Les 80 compagnons accueillis dans les 2 centres de la région (Labarthe sur Leze et Escalquens) ne seront jamais inquiétés tant qu’Emmaüs s’occupera d’eux.
Mme.Florenceau, arrivée récemment dans la région, a été étonnée de découvrir cette affaire à Marseille car jamais elle n’avait ressentie de pressions de la part de pouvoirs politique ou judiciaire pour inciter à la dénonciation de personnes dans le besoin.
Face à la crise les dons diminuent
L’autre obstacle que doivent surmonter ces associations est bien évidemment la crise. La tendance est à la hausse du nombre de clients qui préfèrent se fournir en meubles et biens d’occasion pour payer le moins cher possible.
Or, dans le même temps, les dons diminuent car les gens préfèrent redonner une seconde vie à ce qu’ils auraient donné auparavant. La responsable de Toulouse avance aussi une autre explication : « Avec l’explosion d’internet, les gens préfèrent maintenant vendre aux enchères leurs objets plutôt que de nous en faire profiter. Ils ont besoin du moindre centime qu’ils peuvent recevoir aujourd’hui. »
Par conséquent, les centres de la région travaillent en flux tendu entre ce qu’ils reçoivent et ce qu’ils vendent. Les 40 bénévoles travaillant en Haute-Garonne en sont même à demander les fins de stock aux grands magasins qui ne peuvent pas toujours satisfaire leurs demandes.
En réaction par rapport à ces difficultés, les « amis » comme ils s’appellent entre eux, ont prévu de manifester partout en France pour rappeler que la création de l’Abbé Pierre a besoin plus que jamais de chacun. Le 16 mars, ils défileront dans les rues pour aussi protester contre des décisions politiques telles que la réduction de 3 à un an du délai d’expulsion pour les propriétaires de logements en location.
Walid Hamadi