L’intervention du Président de la République n’a pas convaincu le président socialiste du Conseil général de Haute Garonne. Pierre Izard a trouvé les annonces de Nicolas Sarkozy impropres « à rassurer les français ou les collectivités locales. »
Sur la forme Pierre Izard a notamment trouvé le locataire de l’Elysée « hésitant et imprécis ».
Sur le fond Nicolas Sarkozy n’aurait pas, dixit Izard, « répondu aux attentes très vives sur le pouvoir d’achat, sur l’avenir des services publics et des collectivités, sur l’emploi ».
Mais le socialiste a surtout vivement critiqué l’annonce du chef de l’Etat de supprimer la Taxe professionnelle dès 2010. Qui, souligne Pierre Izard, au passage, « représente une recette de 28 milliards d’euros pour les collectivités (et non 8 comme il l’a affirmé) ».
Pour le Président du département de Haute Garonne, cette annonce « étonnante » ne va pas dans le bon sens. Voici son raisonnent :
« En se lançant à nouveau dans la coupe des recettes fiscales, après le calamiteux « paquet fiscal », le Président oublie que nos entreprises ont avant tout besoin de retrouver des carnets de commandes, grâce au retour de l’investissement et de la consommation. En reportant le poids de la Taxe professionnelle sur un nouvel impôt à payer par les ménages, le Président se tromperait de chemin. Il semble déjà avoir oublié ses incantations en faveur du « retour d’un capitalisme de la production» dont la consommation des ménages devrait être le premier pilier.
Pour le seul Conseil Général de la Haute-Garonne, la Taxe Professionnelle représente 45, 5 % de nos recettes fiscales directes, soit 230 millions sur plus de 500 millions d’euros. C’est 16 % du budget départemental. Ira-t-on demander aux contribuables d’assumer le relais de cet impôt, en pleine crise du pouvoir d’achat ? Les pistes de substitution évoquées sont vagues. Le Président a certes mentionné la « Taxe Carbone » mais on se souvient qu’il l’avait clairement refusée aux associations lors du Grenelle de l’environnement…«