Suite aux propos prononcés par Nicolas Sarkozy dans le Jura jeudi, la députée socialiste de Haute Garonne, co responsable du projet de loi « Hôpital, Santé, Patient, », Catherine Lemorton, a fait part de ses inquiétudes sur l’avenir du système de santé français. La députée de la 1ere circonscription de Toulouse a ré affirmé sa volonté d’être « vigilante lors des débats du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2009 et du Projet de Loi « Hôpital, Santé, Patient, Territoires ». « les deux projet de loi n’étant pas dissociables » a estimé la députée de Toulouse.
Soigner au meilleur coût toute la population
« L’intervention du président de la République ce matin, dans le Jura, sur la politique de santé a oscillé entre généralités et incantations. » a t elle d’abord souligné.
« Ces annonces sur les bienfaits de la prévention étaient lénifiantes, celles sur le pilotage du système de santé à travers les Agences Régionales de Santé creuses et ne tranchant pas les questions en suspens. » a en suite précisé Catherine Lemorton.
La députée en charge des questions de santé à l’Assemblée National a ensuite repris un à un les points présentés par le Chef de l’Etat.
« Il est resté ambigu sur les modalités d’encadrement des dépassements d’honoraires qui minent l’assurance maladie solidaire. La promesse de retour à l’équilibre de l’assurance maladie pour 2011 rappelle celle de Philippe Douste Blazy et Xavier Bertrand en 2004 pour 2007 avec les résultats que l’on connaît : près de 5 milliards d’euros de déficit annuel ! »
« Si Nicolas Sarkozy reprend à son compte bien tardivement le concept de maisons de santé, le principe de rémunération au forfait pour les médecins prenant en charge les maladies chroniques. »
Quant au réexamen du modèle de CHU de 1958, Catherine Lemorton s’est dit « inquiète de ses propos, et en particulier de leurs conséquences sur le financement des hôpitaux publics. Parler de redistribution d’excédents hospitaliers quand les 2/3 des hôpitaux sont déficitaires et que seulement deux CHU sont excédentaires, est particulièrement surréaliste. Le principe de redistribuer les excédents financiers éventuels aux personnels hospitaliers est pervers : si l’hôpital public doit gagner en efficience, sa vocation première n’est pas de faire des excédents, mais de bien soigner, au meilleur coût, toute la population sans discrimination. La tarification à l’activité, telle qu’elle fonctionne actuellement, incite à sélectionner les malades et les pathologies. La recherche à tout prix d’excédents amplifierait cette dérive en excluant les malades dits « non rentables ». L’hôpital public n’est pas une entreprise. » a enfin conclu la députée de Toulouse.
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