Pratiques douteuses, biens insalubres, désinvoltures des agents immobiliers, Toulouse7.com a enquêté sur les pratiques des agences immobilières toulousaines et le marché de la location d’appartements. Un récit accablant sur les us et coutumes d’une profession souvent décriée.
Un centre ville très prisé qui ne cesse de s’étendre
Oublions tout d’abord les appartements de type studio ou T1. En cette période estivale ils sont pris d’assaut par les futurs étudiants de la ville rose. Le centre ville reste le coeur de l’attraction. Plusieurs facteurs expliquent cet engouement. Tout d’abord la localisation de l’UT1 et de Grande Ecoles dans le centre et ensuite, la présence du métro qui permet de rallier en 15 minutes les autres principaux sites universitaires toulousains.
L’attraction est telle pour le centre ville que les agences immobilières semblent plus prédisposées que précédemment au système de collocation. De fait c’est aussi cette pratique du loger ensemble qui gènère une pression supplémentaire sur le marché locatif du T3 et plus.
Internet : une cartographie approximative de l’offre
Voici une entrée possible pour évaluer l’offre sur le marché toulousain, apprécier la nature des biens, leur localisation et les prix pratiqués. L’avantage de ce média est d’offrir une vitrine aux diverses agences immobilières et aux quelques rares propriétaires qui s’aventurent dans la location de gré à gré. Pour les futurs locataires ces sites permettent d’accomplir un premier tri sur le marché de l’offre. A l’expérience, on peut regretter l’absence de mise à jour quotidienne de ces sites, si bien que les biens proposés sont déjà loués. Ajoutons qu’une information sur la périodicité de la mise à jour constituerait un élément précieux pour l’internaute quant à la pertinence de l’information proposée.
On peut ainsi rester sur sa faim quant à l’interactivité proposée par ces sites entre les futurs locataires et les gestionnaires de biens. En effet, les mails transmis pour les visites de biens sont restés lettre morte et montrent que ce surplus d’activité est laissé de côté par les agences. En somme voici un service qui n’en est pas un.
» à Deux pas » soit 20 minutes de marche
Une fois passées les offres au tamis d’internet, il ne reste plus qu’à aller rencontrer les agents immobiliers. Et là on prend la mesure d’un service à géométrie variable.
Tout d’abord les agences qui laissent dans leurs vitrines des offres qui n’en sont plus afin que vous franchissiez les pas de porte. On en profite alors parfois pour vous proposer des biens « à deux pas du centre ville » alors que vous résiderez dans le haut du quartier Guilhemery ou bien aux Arènes. Compter 20 minutes pour un bon marcheur, réalitée ignorée d’un non toulousain.
Visites groupées et mise en concurrence
Ensuite les appréciations sur ce qu’est l’ancien laissent parfois pantois : ainsi un appartement construit dans les années 90 rentre dans cette catégorie pour certaines agences. Oublier bien vite parquet et cheminées qui pourraient apporter un supplément d’âme.
Si ces distorsions peuvent être facilement levées par la discussion, il n’en reste pas moins que les visites réservent encore bien des surprises.
Tout comme à Paris et pour faire face à la demande, certaines agences recourent aux visites groupées sans forcément le préciser. Vous vous trouvez ainsi dans une forme de concurrence qui ne dit pas son nom et la situation est souvent inconfortable pour les parties en présence.
Une baignoire à nettoyer à l’acide chlorhydrique, souris en prime
Un abîme surgit parfois à la visite des biens décrits par les professionnels. Ainsi « le patio » signalé dans l’annonce pour un appartement au centre ville se révèle être un puit de jour étouffant et qui plus seule ouverture sur l’extérieur dans un appartement qui comporte 4 pièces aveugles. Vive la fée électricité pour vivre dans ce logement !
Ce petit arrangement avec le réel n’est rien au vu de l’état d’insalubrité de certains biens proposés par des agences : parties communes mal odorantes, salle de bain recouverte de rouille et de moisissures, etc. Et lorsque vous retournez à l’agence pour expliquer que ce bien mériterait à tout le moins « un toilettage », on vous répond que « l’on ne connais pas l’état de cet appartement puisqu’on a pas réalisé l’état des lieux de sortie et que l’on ne sait pas si le propriétaire souhaitera ou non faire des travaux ».
On ajoute, que si ce dernier y consent, « le loyer risque d’augmenter ». Logique de marché quand tu nous tiens. CQFD.
En somme force est de constater que les disparités de service existent sur le marché de l’immobilier toulousain et que les agences franchisées, même si elles ne peuvent répondre à vos attentes, soignent l’accueil réservé aux clients. Les états de services pour les agences « familiales » sont pour le moins beaucoup plus disparates : le sérieux y côtoie parfois le dilettantismes débonnaire.
Jeanne Carré
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