Dans un rapport conjoint présenté mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) ont documenté les massacres de grande ampleur et autres violations graves des droits de l’homme survenues en République centrafricaine (RCA) entre 2003 et 2015.
massacres et viols collectifs
Le rapport souligne que beaucoup de ces violations qui ont eu lieu durant les multiples conflits successifs qu’a connu la RCA pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
« Nous savons que la publication de ce rapport inquiète certaines personnes », a déclaré le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, Andrew Gilmour, actuellement en visite officielle en RCA. « Nous parlons de ceux qui ont commis certaines des violations les plus abominables, qui sont désormais conscients que leurs actions ont été observées et soigneusement documentées ». « Naturellement, ils craignent que la justice les rattrape », a ajouté M. Gilmour.
Le rapport du HCDH et de la MINUSCA recense les graves violations du droit international relatif aux droits de l’homme et au droit international humanitaire commises par des forces gouvernementales successives et divers groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par des forces de défense internationales et étrangères. Mandatée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’étude décrit en détail 620 incidents, dont des récits effroyables de villages entiers brûlés dans le cadre de campagnes de représailles; des récits de viols collectifs de femmes et de filles parfois âgées d’à peine cinq ans; des exécutions extrajudiciaires; des décès suite à des cas de torture ou de mauvais traitements dans des centres de détention; des violences graves contre les personnes en raison de leur religion, leur appartenance ethnique ou leur supposée affiliation à des groupes armés; le recrutement de milliers d’enfants par des groupes armés; et des attaques contre des acteurs humanitaires et des Casques bleus.