Arrivé dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, a souligné que la sécurité des populations civiles relevait de la responsabilité des autorités congolaises et a déploré l’augmentation des incidents concernant des travailleurs humanitaires.
La protection des civiles, la distribution de l’aide humanitaire et l’accès aux populations vulnérables relèvent du ressort des autorités congolaises, a indiqué M. Holmes après avoir visité un camp de déplacés à Mwenga, situé à environ 80 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, la capitale de la province.
Depuis le début de l’année 2010, 76 incidents ont directement touchés les travailleurs humanitaires, a déploré M. Holmes. Plus de 80% de ces incidents concernent les organisations non gouvernementales qui sont des partenaires cruciaux de l’ONU pour répondre à l’urgence humanitaire, a-t-il noté.
Dans le territoire de Fizi, situé au sud de la province du Sud-Kivu en bordure du lac Tanganyika, la plupart des activités humanitaires ont été suspendues depuis le mois de mars à cause de l’insécurité grandissante. Malgré ces difficultés, les travailleurs humanitaires parviennent à assister 70% des populations vulnérables.
Les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont le théâtre de conflits meurtriers entre l’armée nationale congolaises et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). De plus, un nombre croissant de groupes armés et de bandits provoquent des déplacements massifs de populations. On estime que les Kivu comptent environ 1,4 million de déplacés. Plus de 70% d’entre eux vivent chez des parents plutôt que dans des camps ce qui augmente la précarité et la vulnérabilité de ces populations.
Les civils sont fréquemment confrontés à des violations de leurs droits fondamentaux. Les villages sont régulièrement pillés et brûlés par des groupes armés. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), 8.300 viols ont été recensés pour la seule année 2009 ce qui équivaut à 160 viols par semaine.