Conformément à l’accord signé la semaine dernière à Munich entre les Nations Unies et leurs partenaires, l’Organisation a déclaré mercredi avoir organisé des convois humanitaires pour fournir une assistance vitale à plus de 100.000 personnes situées dans des zones syriennes assiégées.
400 000 personnes prises au piège par les combats
Syrie: des convois d’aide humanitaire parviennent aux villes assiégées Label : Euronews FR
Menée avec le concours de plusieurs agences onusiennes, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, cette opération permettra de venir en aide aux habitants de Mouadhimiyeh, Madaya et Zabadanides, dans la banlieue rurale de Damas, ainsi que ceux de Fouah et Kafrayah, dans le gouvernorat d’Idlib, a déclaré le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York. Ces convois humanitaires, prévus par l’accord convenu à Munich le 11 février entre l’ONU et ses partenaires au sein du Groupe international de soutien à la Syrie, transportent des vivres, du matériel de santé et des produits d’aide à la nutrition, a précisé M. Dujarric.
De son côté, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré avoir achevé lundi une distribution de nourriture auprès de 1.200 familles vivant à Yalda, Babila, Beit Saham et Yarmouk, dans la banlieue de Damas.
Au total, 5.700 familles ont reçu des colis alimentaires de l’UNRWA depuis que l’agence a repris ses opérations humanitaires, samedi 13 février, ce qui représente près de 200 tonnes d’aide, a indiqué dans un communiqué de presse le porte-parole de l’UNRWA, Chris Gunness.
Selon M. Gunness, les communautés ont besoin en priorité de nourriture, de couvertures et de vêtements d’;hiver, de chauffage, et d’accès à l’eau potable et aux soins de santé.
« L’accès à l’eau reste limité à Yarmouk, où les habitants comptent sur l’eau non traitée des puits peu profonds pour leurs besoins quotidiens, ce qui entraîne des risques accrus pour la santé de la communauté », a déploré le porte-parole de l’UNRWA, qui envisage de commencer la distribution de couvertures et de mettre sur pied des unités sanitaires mobiles dans la semaine à venir.
En outre, a déclaré M. Gunness, l’UNRWA reste préoccupé par le sort de plus de 20.000 civils dans des camps et campements de Palestiniens dans le gouvernorat de Deraa, dans le sud de la Syrie, ainsi que dans le camp de Khan Eshieh, au sud-ouest de Damas. « L’agence n’a pas eu d’accès humanitaire à ces régions depuis plus de deux ans », s’est inquiété le porte-parole de l’UNRWA.
La question de l’accès humanitaire dans les zones syriennes assiégées fera précisément l’objet, jeudi, d’une réunion du Groupe de travail sur l’accès humanitaire en Syrie. Créé suite à l’accord de Munich, ce Groupe de travail s’est réuni une première fois vendredi 12 février pour tenter de faire le point sur la question. La réunion de demain au Palais des Nations à Genève sera coprésidée par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura, et par son conseiller spécial sur le conflit, Jan Egeland.
« On compte aujourd’hui plus de 400.000 personnes vivant dans des zones assiégées par le gouvernement, par l’opposition et par Daech », a déclaré M. de Mistura dans un communiqué de presse. Dans ces conditions, a-t-il ajouté, « les livraisons humanitaires sont non seulement importantes, mais elles sont essentielles ».
L’Envoyé spécial a qualifié l’opération humanitaire lancée mercredi dans plusieurs zones assiégées de « test de la capacité de l’ONU à fournir une assistance humanitaire et, s’agissant des parties sur le terrain, de leur capacité à autoriser cette assistance, conformément aux décisions prises la semaine dernière à Munich ».