Le ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon a présenté mercredi matin en conseil des ministres une communication sur la réforme des rythmes éducatifs à l’école primaire. Dans cette présentation, Vincent Peillon détaille son projet.
« Cette réforme vise à améliorer l’organisation de la semaine scolaire et à faciliter ainsi les apprentissages des élèves, alors que leurs résultats, selon les comparaisons internationales, ont fléchi depuis dix ans et sont devenus inférieurs au niveau moyen européen. Or, la France connaît depuis 2008 une concentration unique du temps scolaire sur un très faible nombre de jours : 144 jours de classe quand la moyenne de l’OCDE est de 187. Tous les spécialistes des rythmes de l’enfant reconnaissent que cette situation nuit à la qualité des apprentissages des élèves » a d’emblée indiqué le ministre qui fait face à une résistance des enseignants sur le sujet.
« La réforme des rythmes éducatifs consiste à mieux répartir les heures de cours sur la semaine, en allégeant la journée de classe et en programmant les enseignements à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande. Elle permettra également d’assurer un meilleur équilibre du temps scolaire et du temps périscolaire en favorisant des activités éducatives diverses, physiques et sportives, culturelles, artistiques, et de construire ainsi, dans l’intérêt des enfants, un projet éducatif global » a encore commenté Vincent Peillon devant le président de la République François Hollande et les autres ministres du gouvernement Ayrault.
La semaine de 24 heures
Techniquement, les principes de la réforme des rythmes scolaires sont précisés dans le décret publié le 26 janvier 2013. La semaine comportera 24 heures d’enseignement pour tous les élèves, réparties sur quatre jours et demi, dont le mercredi matin. La journée d’enseignement n’excèdera pas 5h30, la demi-journée 3h30. Une pause méridienne d’au moins 1h30 devra être respectée. Des activités pédagogiques complémentaires assurées par les enseignants seront organisées par groupes restreints d’élève (aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, accompagnement du travail personnel, activités prévues par le
projet d’école…).
« Le décret introduira les éléments de souplesse nécessaires à la prise en compte des spécificités locales. La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2013. Cependant, les maires ou les présidents d’établissement public de coopération intercommunale qui le souhaitent, peuvent demander, au plus tard le 31 mars 2013, à différer l’entrée en vigueur de la réforme à la rentrée scolaire 2014 » a précisé Vincent Peillon.
50 euros par élève de primaire
Pour accompagner la réforme, le Gouvernement a prévu deux mesures. D’une part, un fonds d’amorçage doté de 250 millions
d’euros permettra de verser à toutes les communes qui appliqueront la réforme en 2013 une dotation de 50 euros par
élève inscrit dans leurs écoles primaires. Les communes les plus fragiles, bénéficiaires de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) cible et de la dotation de solidarité rurale (DSR) cible, et certaines communes d’outre-mer, se verront attribuer un montant supplémentaire de 40 € par élève. En 2014, les communes bénéficiaires de ces dotations recevront 45 € par élève, qu’elles aient appliqué la réforme dès 2013 ou qu’elles l’appliquent à la rentrée 2014. D’autre part, les taux d’encadrement des accueils périscolaires seront modifiés, pour une période de cinq ans et dans le cadre d’un projet éducatif territorial qui garantira la qualité de l’accueil et des activités menées, afin d’offrir à chaque enfant un parcours éducatif cohérent.