En dépit des appels pour qu’il lance une action concertée et collective, le Conseil de sécurité a échoué jeudi à adopter une résolution qui aurait menacé Damas de sanctions, en raison des vetos de la Fédération de Russie et de la Chine. Onze des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de ce texte présenté par le Royaume Uni, tandis que deux autres – le Pakistan et l’Afrique du Sud – se sont abstenus. C’est la troisième fois que la Fédération de Russie et la Chine, membres permanents du Conseil, exercent leur droit de veto contre un projet de résolution sur la situation en Syrie.
Avant la tenue de la séance d’aujourd’hui, le Secrétaire général, Ban Ki moon, ainsi que l’Envoyé spécial conjoint pour les Nations Unies et la Ligue des États arabes pour la crise en Syrie, Kofi Annan, avaient multiplié les appels en direction du Conseil pour qu’il parvienne à un accord en vue de mettre fin aux effusions de sang dans ce pays du Moyen Orient.
Dans une déclaration transmise cet après midi par son porte parole, le Secrétaire général a profondément regretté l’échec du Conseil de sécurité. Qualifiant de « décevant » le résultat du vote, Ban Ki moon a jugé que l’heure était « grave ».
« La communauté internationale a une responsabilité collective vis à vis du peuple syrien. Le gouvernement syrien a manifestement échoué à le protéger. Le Secrétaire général, aux côtés de l’Envoyé spécial conjoint Kofi Annan et des Nations Unies dans leur ensemble, ne ménagera pas ses efforts pour mettre fin aux violences et aux violations des droits de l’homme et faciliter une transition démocratique pacifique menée par les Syriens eux mêmes », a précisé le porte parole.
Le Conseil de sécurité doit également se prononcer dans la journée sur l’avenir de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), qui a suspendu à la mi juin ses opérations devant l’intensification des violences sur le terrain. Le mandat initial de 90 jours de la MISNUS expire en effet demain.
La Mission avait été établie afin de surveiller la cessation des violences en Syrie, ainsi que la pleine mise en oeuvre du plan de paix en six points, présenté par Kofi Annan en mars dernier, qu’elle était également chargée d’appuyer.