Les syndicats du groupe SANOFI ont lancé l’alerte. Le groupe pharmaceutique préparerait un vase plan social en Europe. Des milliers d’emplois seraient concernés par un vaste plan social. Le site de Toulouse, et son pôle recherche seraient concernés par les licenciements. Des centaines d’emplois seraient menacés. Face à ce drame économique et social, mobilisation générale des élus de droite et de gauche. Le maire de Toulouse Pierre Cohen, accompagné du Président de la Région Midi-Pyrénées Martin Malvy et du député Christophe Borgel, a été reçu mardi par Chris Viehbacher, Directeur général de Sanofi Monde, Christian Lajoux, Président de Sanofi France et Elias Zerhouni, Président Monde Recherche et Développement.
Le maire de Toulouse a rappelé son incompréhension et son inquiétude, après l’annonce de la future réorganisation de la recherche pharmaceutique de Sanofi, qui pourrait menacer le laboratoire de recherche de Toulouse et de nombreux emplois. «L’argument avancé stigmatisant l’environnement scientifique de Toulouse est inadmissible, au moment où l’Oncopole est en plein essor. Cette année, deux projets scientifiques toulousains, Captor et Toucan, ont été retenus par l’Etat pour jouer un rôle moteur dans la recherche contre le cancer. L’installation d’une chimiothèque sur l’Oncopole, il y a à peine un an, montre par ailleurs l’intérêt de Sanofi pour le site toulousain. Je reste donc très vigilant sur les décisions qui seront prises sur l’avenir du laboratoire de recherche de Toulouse et sur les emplois qui y sont rattachés.» a souligné Pierre Cohen.
A l’issue de la rencontre, Martin Malvy a notamment déclaré : « J’avais saisi Christian Lajoux, président de Sanofi France, il y a quelques jours. Je partage les inquiétudes de Pierre Cohen. Plusieurs projets sont en cours de finalisation qui vont renforcer l’Oncopole. Je ne comprendrais pas si Sanofi ne s’inscrivait pas dans cette dynamique et, au contraire, au delà même du problème de l’emploi, l’appauvrissait. »
Autre réaction indignée : celle du président du Conseil économique et social régional Jean Louis Chauzy. « Le Groupe SANOFI s’est engagé à développer sur le site de l’Oncopôle ses activités de recherche en signant le 29 Mars 2012 un accord de collaboration de recherche transationnelle dans le domaine de l’oncologie avec l’Institut Claudius RIGAUD. C’est le projet signé avec l’Alliance Nationale pour les Sciences du Vivant et de la Santé, regroupant le CHU, le CNRS, les Universités, l’INRA, l’INRIA, l’Institut Pasteur et le Président de l’INSERM André SYROTA, qui en est le directeur. En 2011 le Groupe SANOFI a reçu 130 Millions de l’Etat au titre du crédit impôt recherche sur les 300 versés (par l’Etat) au titre des biosciences. Avec 8,8 Milliards de bénéfices pour 35 Milliards de chiffres d’affaires, le CESER considère que le Groupe SANOFI a les moyens financiers et le devoir de respecter ses engagements, son organisation décentralisée a permis le succès économique et financier » a rappelé Jean Louis Chauzy qui, au nom du Conseil économique et social « renouvelle sa demande d’une réunion interministérielle avec les collectivités, les industriels et la communauté scientifique engagée sur l’Oncopôle de Toulouse« .
Autre réaction : celle de la députée européenne UMP Christine De Veyrac qui appelle le groupe SANOFI à clarifier sa position. Christine de Veyrac estime que « Le projet de fermeture du site toulousain est incompréhensible compte tenu des investissements récents du groupe dans notre agglomération : tout cela s’apparenterait à un grand gâchis, si cela venait à être confirmé… »
« En tant qu’élue, je trouve inadmissible que la direction maintienne ses salariés dans le flou et l’ignorance de ses intentions durant tout l’été : je demande donc au Président de Sanofi de recevoir les représentants du personnel dans les meilleurs délais, afin de les informer sur les différents scénarios actuellement à l’étude. Enfin, nous serons attentifs à ce que les pouvoirs publics soient mobilisés, et qu’ils traitent ce dossier avec rigueur, sérieux, et efficacité » a t elle encore commenté.
Autre réaction de colère, celle du président du conseil général de Haute Garonne qui indique que « Renoncer par pure logique financière de participer à un projet de stratégie médicale et industrielle de dimension européenne tel que l’Oncopole reviendrait pour une entreprise comme Sanofi à hypothéquer par aveuglement économique son propre avenir. De tels processus sont inacceptables au regard des conséquences qu’aurait pareille décision ! »
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