Les opérations menées pour démanteler les groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) suscitent des inquiétudes, notamment quant à leur impact humanitaire sur les civils, a déclaré vendredi devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Alan Doss, estimant qu’il fallait aussi agir contre les auteurs de violences.
La vague d’attaques menées en représailles par des combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a provoqué de nouveaux déplacements de civils et est à l’origine de violations graves des droits humains par les groupes armés, a dit le représentant spécial.
Certaines violations ont été aussi commises par des soldats indisciplinés de l’armée nationale, les FARDC, a-t-il ajouté devant les membres du Conseil.
La Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a cherché à améliorer la protection des civils en déployant davantage de ressources et de personnel dans les provinces affectées, a poursuivi M. Doss. Il a souligné les efforts de la MONUC pour lutter contre les violences sexuelles et celles fondées sur le genre.
Alan Doss a par ailleurs salué la décision prise par les Forces armées de la RDC d’appliquer une politique de tolérance zéro à l’égard des auteurs d’actes criminels ou d’indiscipline au sein de ses rangs. « Le respect du droit humanitaire et des droits de l’homme par les FARDC est une condition préalable importante pour tout soutien de la MONUC aux opérations en cours », a-t-il martelé.
Doss a également appelé à mener une action plus déterminée contre les dirigeants des FDLR qui opèrent à partir de l’étranger et maintiennent des contacts avec les commandants sur le terrain.
A l’issue de l’exposé du Représentant spécial, le Conseil a, dans une déclaration présidentielle, a fait part de sa profonde inquiétude face à la reprise des activités des groupes armées illégaux et a condamné les attaques ciblés de civils, en particulier par des FDLR et de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
De même, indique la déclaration présidentielle, le Conseil s’est montré très préoccupé par les informations faisant état de violations massives de droits de l’homme, de l’augmentation des violences sexuelles, du recrutement continue et de l’usage d’enfants soldats par les groupes armés en RDC, ainsi que par des éléments des Forces armées congolaises.
« Combattre l’impunité est une partie importante de la réforme du secteur de la sécurité », ont également réaffirmé les membres du Conseil.