Le conseiller général socialiste Gilbert Hebrard a décidé de se présenter sur la 10e circonscription de Haute Garonne. Une circonscription où le candidat officiel du parti socialiste est le ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif. Gilbert Hebrard, a, à l’instar du maire de Balma, Alain Fillola été exclu du parti socialiste. Aujourd’hui, à l’heure où la première secrétaire du parti socialiste Martine Aubry est à Toulouse pour soutenir Christophe Borgel, les partisans de Gilbert Hebrard ont tenu à expliquer pourquoi ils soutiennent la candidature socialiste dissidente. Ils soulignent une procédure de désignation opaque et un vice démocratique. Voici leur position :
NOUS, militants indignés, de ne pas avoir pu choisir démocratiquement entre les candidats, avons décidé de soutenir la candidature de Gilbert HEBRARD et de sa remplaçante Annie MAURY. Pour répondre aux électrices et électeurs qui ont du mal à comprendre une telle situation, nous tenons à nous expliquer. Pour toutes les élections, la désignation du ou de la candidate, représentant le Parti Socialiste passe par un vote interne de tous les militants, selon un principe démocratique inscrit dans les statuts du Parti Socialiste. Les instances nationales peuvent cependant décider de « réserver » des candidatures au titre de la parité hommes/femmes ou de la diversité pour que l’ensemble des candidats représente au mieux la société française.
La 10 ème circonscription, qui n’avait fait l’objet d’aucune réservation au niveau national, a été subitement décrétée « gelée » au titre de la diversité au seul camarade Kader ARIF, et ce 24 heures seulement avant l’ouverture du dépôt des candidatures.
Puis, face à la révolte des militants sur le calendrier et la méthode, le vote en sections a été purement et simplement annulé, la veille du scrutin. Les protestations émises auprès des Instances du Parti sont restées sans réponse.
La diversité définie dans nos textes, vise l’accès aux responsabilités de militant(es) issu(es) de l’immigration, mais aussi d’ouvriers, d’agriculteurs, d’employés…., sous représentés à l’Assemblée Nationale. La candidature de Gilbert HEBRARD, agriculteur, était donc recevable mais a été purement rejetée. Pourtant, était-il nécessaire d’imposer notre camarade Kader ARIF au titre de la diversité ? Ses différents mandats en qualité de premier secrétaire fédéral de la Haute-Garonne, conseiller municipal de Toulouse, député européen, réélu en 2009, et aujourd’hui Ministre délégué aux anciens combattants, montrent pourtant combien il est une personnalité reconnue. De plus, la Constitution de 1958, interdit le cumul d’un mandat législatif comme celui de député et d’un mandat exécutif comme celui de Ministre. Le candidat désigné par le Parti Socialiste n’exercera donc pas son mandat de député s’il est élu. Il ne vous représentera pas à l’Assemblée Nationale comme il appelle à le faire. Nous vous appelons donc à voter Gilbert HEBRARD. Profondément socialiste, il soutiendra l’action du
gouvernement et les engagements de notre Président en siégeant à l’Assemblée Nationale. Homme de terrain,
proche de vous et de vos attentes, il aura aussi à cœur de valoriser notre circonscription, de vous représenter et de
vous défendre.
C’est un gag ? Toutes les réservations diversité ont été faites au même moment par le bureau national ! La 10e circonscription ne bénéficie d’aucun traitement particulier !
Quant à faire passer M. Hébrard pour un représentant de la diversité, il faut avoir du culot : 65 ans, homme blanc hétérosexuel, conseiller général de longue date, dire que son métier d’agriculteur fait de lui un représentant de la diversité a un côté farce. 2.77% des députés sont agriculteurs, comparé à 3.7% de la population active qui travaille dans l’agriculture (agriculteurs + employés). Difficile de qualifier cela de diversité.
Quant à la date de réservation, notons qu’aucun candidat de la diversité (comprendre : de couleur) n’a fait acte de candidature hors Kader Arif.
On peut regretter que les instances nationales aient réservé trop tard (encore que : on savait depuis juin que des circonscriptions seraient réservées, et tout élu un peu intelligent avait compris que cela dépendrait du candidat qui sortirait des primaires). Mais en quoi est-ce que cela justifie une attaque contre Kader Arif ?
Enfin, dire que Kader Arif n’exercera pas son mandat de député s’il est élu est un mensonge : tant qu’il sera ministre, c’est sa suppléante qui siégera, mais s’il quitte le gouvernement il rejoindra l’Assemblée nationale où il siégera.
Ces propos n’honorent pas ceux qui les tiennent.