Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon s’est entretenu au téléphone mercredi avec le Président Bachar Al-Assad de la République arabe syrienne et lui a fait part de son inquiétude sur les dernières informations qui font état d’importantes violations des droits de l’homme et de l’usage excessif de la force par les forces de sécurité dans l’ensemble de la Syrie, notamment à Al Ramel dans la région de Lattaquié où vivent des milliers de réfugiés palestiniens.
M. Ban Ki-moon a souligné qu’il fallait que cessent immédiatement les opérations militaires et les arrestations en masse. Le Président Assad a affirmé que les opérations militaires et policières avaient déjà cessé, a indiqué le bureau du porte-parole du Secrétaire général dans un compte-rendu de cette conversation téléphonique.
« Le Secrétaire général a répété sa demande d’une enquête indépendante de tous les allégations de meurtres et d’actes de violence, et d’un accès libre aux médias. Il a demandé au gouvernement syrien de coopérer pleinement avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) », précise le compte-rendu.
Le Haut Commissariat aux droits de l’homme a publié jeudi un rapport rédigé par la Mission d’établissement des faits mandatée pour mener une enquête sur toutes les accusations de violations du droit international des droits humains en Syrie. Cette mission n’a pas obtenu la permission de se rendre en Syrie et a dû se baser sur les témoignages de 180 réfugiés syriens recueillis dans trois pays voisins. Le rapport couvre la période du 15 mars au 15 juillet 2011.
Sur demande notamment de l’Union européenne, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies tiendra une session spéciale sur la « situation des droits de l’homme en République arabe syrienne » le 22 août 2011 à Genève. Une session spéciale peut être organisée sur demande d’au moins un tiers des membres du Conseil.
Dans sa conversation téléphonique, Ban Ki-moon a encouragé le Président Assad d’engager un processus crédible et pacifique de réformes. Le Président syrien a répondu en énumérant les réformes qu’il prévoit d’entreprendre dans les mois à venir, y compris une révision de la Constitution et l’organisation d’élections législatives. Le Secrétaire général a souligné la nécessité de la mise en oeuvre rapide des réformes sans davantage d’interventions militaires.
Ban Ki-moon a exprimé sa satisfaction de la décision du gouvernement syrien d’accepter de recevoir une mission des Nations unies chargée d’évaluer les besoins humanitaire. Il a jugé important que cette mission ait accès, de façon indépendante et sans entraves, à toutes les zones affectées par la violence pour pouvoir apporter l’aide humanitaire adéquate, ce à quoi le Président syrien a répondu que la mission aurait accès à différents sites en Syrie.