La plupart des civils ont fui la ville d’Abyei, qui se situe à la limite entre le Nord et le Sud du Soudan, en raison de violents combats entre les forces armées soudanaises (SAF) et l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), a indiqué dimanche le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
« Au cours de la journée de samedi 21 mai, la ville d’Abyei a été visée par des tirs à l’arme lourde et les forces armées soudanaises sont entrées dans la ville après la tombée de la nuit », indique OCHA dans un rapport.
Selon OCHA, les informations et les observations sur le terrain « indiquent que la plupart des civils ont quitté la ville d’Abyei ». « On ne sait pas encore clairement où ces civils déplacés ont trouvé refuge ou s’ils sont encore en fuite. La plupart semblent s’être dirigés vers des villages dans la région d’Abyei, au sud de la ville d’Abyei, mais pour l’instant il n’y a pas eu d’afflux à Agok », note OCHA.
En raison des restrictions en termes de déplacement pour les travailleurs humanitaires, « l’ampleur des pertes humaines chez les civils n’est pas encore connue ».
Samedi matin, tous les employés des organisations non gouvernementales avaient été redéployés vers la ville d’Agok, qui se situe à 40 kilomètres au sud d’Abyei. Certaines organisations ont décidé de faire partir d’Agok tous leurs employés non essentiels en raison de préoccupations en termes de sécurité.
La Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) s’était déclarée samedi profondément préoccupée par le renforcement des troupes et les informations faisant état de combats à l’artillerie lourde et de bombardements dans la région d’Abyei, qui doit décider par référendum si elle veut être rattachée au Nord ou au Sud Soudan.
Vendredi, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki moon, et la MINUS avaient vivement condamné une attaque contre un convoi de la Mission jeudi 19 mai à Abyei la qualifiant de « criminelle ». Deux soldats des forces armées soudanaises et un chauffeur de l’ONU avaient été blessés dans cette attaque.
La région d’Abyei est en proie à des affrontements depuis plusieurs mois. L’Accord de paix global qui a mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan prévoyait l’organisation à Abyei en janvier 2011 d’un référendum d’autodétermination, en même temps que celui sur l’autodétermination du Sud Soudan. Faute d’accord sur la composition d’une commission électorale, le scrutin avait été reporté. Le Sud Soudan de son côté a voté massivement pour la sécession, qui entrera en vigueur le 9 juillet 2011.