Engagées par le ministère de la Santé, depuis Septembre 2007, les travaux de « réingénierie » du programme de formation initiale des études de masso-kinésithérapie, inchangé depuis 1989, « se doivent d’entrer en conformité avec le Processus de Bologne » indiquent aujourd’hui les étudiants toulousains en Kiné. « Les arbitrages ministériels, promis pour le premier trimestre 2011, concernant le mode de recrutement des étudiants et le niveau de sortie des études, n’ont toujours pas été communiqués. Nous sommes déjà mi-mai et le silence du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé se fait de plus en plus pesant » soulignent les futurs Kinés indignés.
« M. Xavier Bertrand a uniquement émis le souhait d’uniformiser le niveau de sortie au grade Licence (Bac+3) pour tous les paramédicaux. Ceci va à l’encontre de la complémentarité des métiers de la santé basée sur des spécificités propres » estiment encore ces étudiants.
L’ATEK – Association Toulousaine des Etudiants en Kinésithérapie – adhérente à la FNEK – Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie – « s’indigne du mépris de son ministère de tutelle sur ce dossier » rajoutent ils en précisant « qu’en effet, avec la diversification et l’évolution des compétences nécessaires à une prise en charge efficiente, notre formation nécessite un allongement de formation d’un an. Former un masseur-kinésithérapeute nécessite 4 ans d’études post-sélection avec une année de sélection par la Première Année d’Etudes de Santé, soit un grade Master. La qualité de notre prise en charge, l’accès à la recherche, et donc de la santé de nos patients, dépend de cet allongement d’étude ».
« Depuis 1989, la création du Bilan Diagnostic Kinésithérapique, en 2002, et le droit de prescription, en 2006, le kinésithérapeute se voit confier de plus en plus de responsabilités. De plus, avec les nouvelles problématiques de santé, de nouveaux domaines de compétences de plus en plus variés lui sont attribués. A l’heure où l’éducation thérapeutique et la prévention en santé publique sont mises en avant, il se trouve en retrait sur ces questions car elles ne sont pas enseignées. Or, les horaires surchargés du programme actuel empêchent toute possibilité d’ajout de nouveaux enseignements » ont conclu des étudiants particulièrement remontés.
Face aux inquiétudes de l’ensemble de la profession, les étudiants ont décidé de se mobiliser. Des actions devraient être programmées dans les prochains jours.
Photo DP/Kirby Simon : Xavier Bertrand Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé