Le journaliste iranien, Ahmad Zeidabadi, actuellement en détention dans son pays, est le lauréat du Prix mondial de la liberté de la presse de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) / Guillermo Cano 2011. Il a été choisi par un jury international indépendant composé de douze professionnels des médias.
Ancien rédacteur en chef du journal Azad, collaborateur du journal Hamshahari, basé à Téhéran, du service en farsi de la BBC et du site d’information en farsi et anglais Rooz, Ahmad Zeidabadi est également membre de l’Association des journalistes iraniens et a présidé une des plus importantes organisations étudiantes du pays, Tahkim e Vahdat. Professeur de sciences politiques, il a donné des conférences dans de nombreuses institutions universitaires.
Ahmad Zeidabadi purge actuellement une peine de six ans de prison, prononcée après l’élection présidentielle controversée de 2009.
« Tout au long de sa carrière, Ahmad Zeidabadi a plaidé courageusement et sans relâche pour la liberté de la presse et la liberté d’expression, un droit de l’homme fondamental qui est le pilier de toutes les autres libertés civiques et un élément clé pour des sociétés ouvertes et tolérantes, pour l’Etat de droit et la gouvernance démocratique », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, à l’annonce de la décision du jury.
Né en 1966, Ahmad Zeidabadi a été arrêté une première fois en 2000. Sa campagne pour les droits civiques a pris de l’ampleur après la publication et une large distribution de sa lettre ouverte, rédigée en prison, sur le traitement infligé aux journalistes emprisonnés. Moins d’un an après sa libération sous caution en mars 2001, il a de nouveau été détenu et condamné à 23 mois de prison et à 5 ans d’interdiction de « toutes activités politiques et sociales, journalisme compris ». Libéré en 2004, il s’est de nouveau retrouvé aux prises avec le gouvernement durant lélection présidentielle de 2005 car il a publié de nombreux articles appelant au boycott de l’;élection.
« En récompensant Ahmad Zeidabadi, il s’agit de rendre hommage à son exceptionnel courage, à sa résistance et à son engagement en faveur de la liberté d’expression, de la démocratie, des droits de l’homme, de la tolérance et de l’humanité. Au delà de sa personne, ce sont les nombreux journalistes iraniens actuellement détenus qui sont récompensés par ce Prix », a déclaré la présidente du jury Diana Senghor, lors de l’annonce de la décision.
Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO / Guillermo Cano a été créé en 1997 par le Conseil exécutif de l’UNESCO. Il est remis tous les ans lors des célébrations de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. Il récompense une personne, organisation ou institution ayant contribué d’une manière notable à la défense de la liberté de la presse, surtout si pour cela elle a pris des risques. Les candidats sont proposés par les Etats membres de l’;UNESCO et les organisations internationales et régionales qui défendent la liberté d’expression.
Depuis sa création, le Prix, doté de 25.000 dollars, a déjà été remis aux lauréats suivants : Mónica González Mujica (Chili, 2010), Lasantha Wickrematunge (Sri Lanka, 2009), Lydia Cacho (Mexique, 2008), Anna Politkovskaya (Fédération de Russie, 2007), May Chidiac (Liban, 2006), Cheng Yizhong, (Chine, 2005), Raúl Rivero (Cuba, 2004), Amira Hass (Israël, 2003), Geoffrey Nyarota (Zimbabwe, 2002), U Win Tin (Myanmar, 2001), Nizar Nayyouf (Syrie, 2000), Jesus Blancornelas (Mexique, 1999), Christina Anyanwu (Nigeria, 1998), Gao Yu (Chine, 1997).