De nouveaux combats ont éclaté lundi dans une ville stratégique dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a indiqué l’Opération des Nations Unies dans ce pays (ONUCI), alors que l’inquiétude internationale s’accroît concernant la situation humanitaire. Selon l’ONUCI, de nombreux habitants de la ville de Duékoué se sont rassemblés sur son site pour pouvoir être protégés des combats entre les forces fidèles à l’ancien Président Laurent Gbagbo, qui a refusé de démissionner après avoir perdu l’élection présidentielle l’an dernier, et les partisans du Président Alassane Ouattara, qui a remporté l’élection.
Duékoué est considérée comme une ville stratégique parce qu’elle se trouve dans la région productrice de cacao.
Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui soutiennent M. Ouattara, continuent d’avancer vers l’est, a précisé l’ONUCI. Selon les médias, les combats entre les forces pro-Ouattara et forces pro-Gbagbo ont été féroces.
A Abidjan, la capitale commerciale de la Côte d’Ivoire, l’ONUCI a indiqué que la situation restait très instable. Des patrouilles de l’ONU ont confirmé que les forces pro-Gbagbo ont utilisé des mortiers et des mitrailleuses lourdes dans le quartier d’Abobo, considéré comme un bastion pro-Ouattara.
Des employés et des véhicules de l’ONU ont également été visés, avec un bus estampillé ONU endommagé par des pierres jetées par des manifestants dimanche.
De hauts responsables des Nations Unies ont exprimé leur préoccupation croissante quant à la situation en Côte d’Ivoire, où près d’un million de personnes ont été déplacées – certaines à l’intérieur du pays, d’autres dans les pays voisins – depuis le début des affrontements après le second tour de l’élection présidentielle en novembre 2010.
Près de 500 personnes auraient été tuées, et la violence semble s’être intensifiée ces dernières semaines.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a prévu d’envoyer une commission d’enquête internationale indépendante pour enquêter sur les faits et circonstances entourant les allégations de graves violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire.
Photo CC/Zenman Forces de l’ONUCI sécurisant un périmètre à Bouaké (Côte d’Ivoire) le 20 mars 2008